lundi 17 septembre 2007

le goût amer du Kande Beach village

Maintenant que tout est en ordre, je peux entamer mon nouveau parcours vers Kande Beach. J’arrive à nouveau le soir. Je passe ma vie dans ces dalla dalla, un peu pénible, mais bon.. Il m’arrête au bord d’une piste où j’abouti au "Kande Beach village", le rdv des backpackers.. Des gamins m’escortent le long des trois km en esperant un pourboire. Ce camp marque la frontière entre deux realités. "Loin" de la pauvreté omniprésente, les muzungus boivent et fument sans limite jusqu’au bout de la nuit dans cet enclos. Je ne trouve pas ma place dans cette ambiance et préfère me retirer sur la plage du lac afin de profiter des locaux chantant et jouant des percussions autour d’un feu de camp. Même s’ils boivent et fument autant que les blancs, l’ambiance est fraternelle et spontanée… Le lendemain matin, je m’informe auprès du centre pour une nouvelle plongée. Une palanquée est sur le point de partir. J’accompagnerai un couple de japonais qui passent leur brevet durant leur semaine de vacances. Deux exilés d’Orient ne supportant plus la pression sociale de leur pays travaillent et vivent au Malawi. Ils n’ont plus de Japonais que l’apparence… Sous l’eau, John, Mon binôme malawien, grelote après 30 minutes, l’eau est à 27°C…, mais ça m’aura tout de même laissé le temps de recolter deux espèces d’éponges endémiques à envoyer en Belgique, mission accomplie ! De retour au centre de plongée, John, efficace et intelligent, se coupe en 4 pour me trouver de quoi expédier mon colis ; pots hermetiques, silicone, papier colant. Je n’ai plus qu’à trouver une poste. Il me reste tout l’après midi pour explorer les environs en espérant trouver du réseau pour envoyer quelques nouvelles. Je longe la plage, les gens viennent à ma rencontre, fiers de me montrer ce qui les occupent. La plupart lavent leurs linges, de grandes bandes de sable sont occupées par les vêtements séchant au soleil. D’autres se lavent tout simplement, sans pudeur, tout se fait de façon très naturelle. Certains s’acharnent à réparer leur filet dechiré ou leur barque encore à moitie innondée. Les gens sont simples tout comme la vie qu’ils mènent. Je ne peux que me sentir bien parmi eux. Une heure de marche au bord de l’eau, je décide de prendre un chemin dans les terres en direction de la route principale. Peut être aurais-je plus de chance pour capter un réseau téléphonique… Je retourne donc par la brousse vers l’hotel et 200 ans en arrière. Le premier petit village est composé d’une dizaine de huttes, les gens vivent à même le sol, habillés de haillons et me font la fête à mon arrivée. Leur quotidien s’apparente plus à de la survie qu’autre chose. A travers l’un de ces hâmeau, des enfants courent sur 300m à ma rencontre. Est-ce la première fois qu’ils voient un blanc en chaire et en os ? Ils m’en donnent l’impression…Ils se disputent pour s’accrocher à un des mes doigts déjà tous pris par leur menottes. L’un d’entre eux s’abaisse pour me nettoyer les chevilles couvertent de sable et c’est toute la bande qui le copie dans la seconde d’après pour jusqu’à me faire perdre l’équilibre. Ils me parlent et me réclament quelques choses, je ne comprend évidement pas quoi exactement. Ils me font les poches pour y trouver un reste de rouleau adhésif. A quoi ce curieux objet peut-il bien servir, s’interroge t’il ? Démonstration, je cole sur le torse du plus curieux quelques centimètres du papier brun, et c’est l’euphorie, ca tient tout seul. !! Tout le monde veut se faire skotcher la poitrine. Si j’en avais eu assez pour momifier tout le monde, je crois qu’ils auraient été d’accord. Ils font de grands signes et crient pour le dire au revoir. De nouveau, ce sont eux qui me font un cadeau. Retour à notre époque au bout du chemin sur la chaleur du bitûme. La ligne éléctrique longeant la route me ramène vers mon point de départ. A un km de l’hotel le réseau se réveille, je ne regrettrai pas d’avoir fait ce grand tour. Sur la plage, près du mini village pour blanc, les pêcheurs sont revenus de leur travail. Des centaines d’indigènes marchandent le poisson, l’achètent pour le revendre ailleurs. Certains font un jour de trajet en minibus pour repartir avec leur butin pour une marge qui leur permettra juste de quoi survivre. Les poissons sont fumés sur place pour faciliter leur concervation lors du transport. Après cette longue marche, je me rafraîchi dans le lac et revoit un des gars qui jouait du jambé la veille au soir et me propose un bao. La nuit tombée, le village se déserte, le calme règne et je retrouve le couple de japonais pour quelques parties de billard et autres conversations ; des volontaires bien intéressants…

1 commentaire:

David666 a dit…

Sales gosses! C'est sur la bouche que j'aurais collé le papier collant! :-)

Sinon je vois que tu penses à Philippe W, et que tu lui a trouvé des éponges! Super, il va être content! Il est au Pérou en ce moment...

Quant à moi j'ai décidé de jetter l'éponge, y en a marre... :-)