samedi 29 septembre 2007

La mer au bout des rails

6h00, tout le monde est a l heure! En route vers la "gare" des taxi brousse, Mamy me donne l occasion de me rapeller O combien l hygiene est importante dans l elevage des chenilles, que l education joue aussi une part primordiale sans oublier qu il est le meilleur et qu il connait tout.... ahh bon..!!
3 heures de route valonnee vers Fianaratsoa (prononcez Fianaratsou ou appeller Fianar), le coeur agricole de Mada, remplie de tournants, de forets primaires de rizieres en plateaux mais surtout peuplees de vaches. De Fianar, un trajet pitoresque en train est un voyage a lui seul pour rejoindre Manakara a 163km (Cote Est) et l ocean Indien. Encore faut il que le train veuille bien rouler et que les voies ne soient pas endomagees. Qu importe! Depart demain 7h00, heure malagache (soit 8h), je reserve mon ticket a la gare aux allures de chalet Suisse. Non loin de la, je visite le magasin du celebrissime photographe malgache, Pierrot Men. Une personne tres accueillante et toujours pret a partager ses secret de fabrication. Il me dedicace deux de ses photos que je lui achete, je suis comme gosse recevant une recompense... Pour faire le tour de Fianar, il me reste encore a visiter la ville haute pour l ambiance particuliere de ses ruelles et son nombre impressionant d eglise qu elle regroupe, on la surnome le Vatican! Les enfants m abordent a tout bout de champ, s improvisant comme guide historique, essayant de vendre leurs cartes postales pour s acheter des livres d ecole, je demande a voir!! Sur les marches vers le sommet de la ville haute (800m au dessus de la nouvelle ville), le couple francais, Amelie et Stephane, m interpelle. Le monde est petit. Ils prendront le meme train que moi pour Manakara. A son sommet, la ville haute donne une vue d ensemble spectaculaire, la lumiere embrase le ciel. Steph et Amelie on deja repere un bon bar au bas des escaliers, un endroit ou les vazas partagent leur experience de mada autour d un rhum arrange. Jean Baptiste nous invite chez lui apres la fermeture du cafe-resto d ou nous sommes mis a la porte. Ma tete est deja bien lourde, mais un dernier petit rhum ne peut pas faire de mal... tu parles! je rentre a pas d heure, rond comme une queue de pelle, incapable de bouger reaccompagne par Jean Baptiste. Il faut neanmoins que je m eveille tois heures plus tard sans avoir eu l impression de desaouler. Merde, on a plus vingt ans comme dirait l autre. Je me rend a l hotel ou les francais sont installes. Ils sont encore plus en retard que moi, pas de soucis. Installe sur ma banquette en premiere classe, qui s apparentrait a une 3eme chez nous, nous demarrons cahin-caha sur les rails mal fixes dans le crissement des roues qui patinent. Je n ai qu une envie, c est de sombrer dans mon coma, mais serait trop bete de rater le voyage. De toute facon, c est impossible de dormir, a chaque passage de rails, on a l impression que le train devalle un escalier. En effet, la voie ferree est en pente "douce", avec un denivele de 1000m pour atteindre la cote. Les rails ont ete poses a la fin du 19eme siecle et tout le materiel roulant est estampie 1956. Pas moins de 17 arret jalonnent notre parcours. A chacun d entre eux, enfants (brossant les courts) et adultes confondus convergent vers les "gares" pour vendre aux passagers par la fenetre, fruits, legumes, ecrevisses et autres preparations locales. Le convoi traverse d abord une plantation de the avant une succession de tunnels, 48 au total.. Sa route mene aux pieds des cascades, de superbes paysages boises, de forets primaires luxuriantes, de rizieres verdoyantes, d une gigantesque palmeraie avant que l ocean ne se profile a l horizon. Chaque arret parrait interminable, parfois presque deux heures. Le troncon entre Fianar et Manakara reste avant tout d une grande importance economique et permet l acheminement de plusieurs dizaine de tonnes de marchandises a chaque voyage. Donc, on regarde patiement les enormes grillages metalliques s empiller sur les derniers wagons avant de reprendre la route. Le 67eme pont traverse, nous nous engageons sur la piste de l aeroport de Manakara dans un coup de tonerre pour annoncer aux avions de ne pas decoller lors de notre passage avant d atteindre en pleine soiree notre terminus dans un crissement de metal charge d etincelles. Le trajet devait dure 8-9h, nous aurons mis 12h (pour 163km). A la sortie du train, les pousses pousses se disputent la course jusqu a notre hotel. Le premier venu saute sur mon sac et essaye de le porter. Il devait etre a peine plus lourd que mon bagage et l emmene vers l exterieur de la gare. Je passe devant lui et me retrouve a la sortie devant une foule compacte de chauffeur de taxi, de pousse pousse, ca gueule, comme d hab, on s accroche a moi pour m attirer dans un vehicule.. j ai deja ce qui faut, merci, ca se dispute, c est la folie, y sont completement dingue! Je me retourne pour voir s il parvient a me suivre. J en enttend un qui crie plus fort que les autres; une sorte de controleur a immobilise au sol le gars du pousse pousse, croyant qu il avait vole le sac qu il portait. Je remonte la foule en crawl et lui demande de se calmer en lui expliquant qu il m accompagne.. Bienvenu a Manakara! Le grand Steph et Amelie sont derrieres et tentent aussi de sortir avec leur sac sur le dos. Ils sont accompagnes d un patron d hotel qui nous emmene jusqu a nos chambres.
Manakara (la ou il y a des assietes, car on y trouve a manger) est une petite ville detendue en bord de mer, quelques routes goudronnees, des pousses pousses a chaque coin de rues, une atmosphere indolente... c est tres bien pour quelques jours. Le patron de l hotel, amateur de boxe, me conseil un guide hors paire pour faire le tour de la region. C est donc abvec Mousa, palme a la main que nous remontons en pirogue le fleuve vers les villages de pecheurs. Premier arret, retour a la brousse. La vie dans ce village y est simple, sans artifice. Les plus jeune, armes de leur long pilier reduit le manioc en poussiere. Dautres reparent les mailles de leur filet de peche. Mousa negocie quelques beaux poissons pour notre diner. Nouvelles rencontres avec l ocean. Le guide et moi meme nous jetons a corps perdu dans les puissantes vagues qui nous balayent comme de la poussiere, trop bon! Pendant qu on seche les femmes du villages nous grillent les poissons et preparent le riz collant malagache. On patiente avec une noix de coco percee dune paille. Un ptit verre de rhum pur artisanal avant d entamer le repas, c est la coutume, on peut pas aller contre ca! Apres ce succulent repas, Mousa me fait visiter les alentours, la distillerie d huile essentielle, la culture de vanille, etc.. Tout autour de nous le pays regorge de richesses naturelles. Toutes a portees de mains. Les moyens pour les exploites sont minimes et Mousa comme beaucoup d autre malagaches avec qui j ai eu l occasion de discuter semblent trouver des excuses au lieu d exlpoiter les solutions logiques (pour un vaza, j imagine) qui s offrent a eux. Dans la region, les fonds ou la logistique est generalement apporte par les vaza ou les asiatiques. Ils s en plaignent mais quelques part, j ai l impression que ca les arrangent bien. Je remarque ici, que en plus du manque d education (C est bien triste pour eux) ils leur manquent surtout de la volonte et une dose de courage...Le Malgache, du moins pour ce que j en connais a present, vis au jour le jour et gere plutot mal un projet a long terme si on est pas sans cesse derriere lui a lui repeter 10000 fois la meme chose, comme un enfant qui ne voudrait pas ecouter. Y Auraitil quelque chose de pourrit derriere ces beaux sourires amicaux... Sur le retour en pirogue, je leur demande s il serait possible de les accomagner lors de leur sortie en mer. En effet, demain a l aube, ils ramassent les requins pris dans leurs filets a bord de cette meme pirogue. Ok pour demain, ils viennent me chercher a l hotel a 3h30. Je le propose au couple francais avant d en parler au gerant de l hotel. Vous etes completement fou, s exclame t il... Les courants apparement sont terriblement dangereux. A chaque sortie, des pirogues se retournent. De plus, ils ne connaissent pas les regles elementaires de navigation, c est au ptit bonheur la chance, il a des morts sans arret. Ils affrontent la mer uniquement par necessite au risque d y perdre la vie. Il ne comprend pas que le guide m ait propose une chose aussi dangereuse, c est irresponssable de sa part nous dit il.. Le message est bien passe. Les femmes de pecheurs seraient les plus inquietes de l ile, si toutefois, on arrivait a trouver une forme d inquietude a Mada. Mais il y a un remede infaillible a ca; pour faire fuire la mort, elles jetent devant elle, face a la mer, quelques poignees de sables et de sel... Sur les recommandations de notre boxeur et de toute les autres personnes, sans excepetion, a qui on en parle, nous annulons la sortie de peche aux requins, dommage.. Le 'hic', c est que je n ai aucun moyen de prevenir les pecheurs qui viennent me chercher a 3h30 du matin. je me releve la nuit pour les informer des leur arrivee. Evidement ils arrivent a l heure malgache avec deux heures de retard. Ne les voyant pas arriver vers l heure convenue, je profite que je suis debout pour assister au lever du soleil avec Steph et Amelie. Pas de lever de soleil, pour aujourd hui, trop de nuages. Au meme moment les pecheurs me cherchent. Tant pis pour eux, plan foireux..
A une quarantaine de km, un village abrite un peuple tres special; les antevouls. Ils ont un train de vie qu on pourrait comparer a ceux des indiens d amazonie, reculer de tout... Je vois la bas une occasion inesperee de sortir de sentiers battus. Un pretre qui s occupe de la reinsertion, ou plutot de l insertion de ces derniers me refuse poliement mais categoriquement ma venue dans ce village et m encourage a attendre encore quelques temps car ils progressent a pas de geant. Je l entend comme un ancien colonialiste essayant de convertir les brebis egarees... Derniere option, un photographe de 83 ans vit dans le coin. Il a ecrit ses aventures apres avoir parcouru 6000km au guidon de sa mobylette a travers tout le pays, un personnage... le magasin est ferme et je le rate de dix minutes, il vient de passer a l hotel... y des jours, ou c est preferable de rester au lit...

1 commentaire:

David666 a dit…

Quels foireux ces malgaches... Mais quels sont les plus fwaweux? Les malgaches ou les mauriciens? (prenons un Dev par exemple: lui aussi, il arrive "parfois" avec du retard...).

Sinon, domage pour la pêche aux requins en pirogue!