samedi 27 octobre 2007

Pwwobleeeeme a Maurissse

C est parti pour trois jours d avion... Depart de Tana pour Maurice 6h00. Arrive a 9h00, il me faut attendre mon vol de 18h25. Priere de se presenter trois heures a l avance... rien que ca!! J ai la journee, je prend le taxi jusque la capitale, Port Louis, pour changer une date de vol et poster un colis. Connaissant les longues procedures de l administration mauricienne, je me demande si j aurai assez de 6h00 temps pour faire ca... Et en effet, poster le colis n aura pris que 2h30 de temps, mais changer la date d un vol, c est une autre histoire... J avais eu l occasion de venir ici, il y a 5 ans et pendant ce laps de temps beaucoup de choses ont change. L ile deviend plus moderne, plus europeenne; gros buldings, grosses berlines europeennes neuves, des embouteillages comme a Bruxelles. Les champs de canne a sucre, ne rapportant plus assez aux agriculteurs, sont arraches, revendus et remplaces par des cites informatriques un peu partout sur l ile. Dans le centre ville de la capitale, les gens sont devenus indifferents, plus individualistes, moins ouverts et sympathiques caches derriere leur grande lunette de soleil italienne. De retour a l aeroport, je me presente avec mes papiers pour prendre mon vol. Mon dossier qui devait etre transfere de Mada, n a jamais ete transmit a Maurice. Les deux jours de prise de tete n ont servi a rien. C est ca aussi le voyage... Il faut tout recommencer. Le visa de transit pour l Inde qui devait arriver a Maurice pose maintenant probleme. Je n ai evidement pas de preuve ecrite de ce qui c est dit a Mada le concernant. en Afrique, celui qui crie le plus fort est le plus respecte ou du moins le plus ecoute. j aurai appris qu a Maurice, c est tout l inverse, il faut vraiment une patience d ange. Et chose etonnante, la plupart des gens que j ai croise pour n importe quelle question, reclamation, demande ou conversation n ont rien compris a ce que je leur disais.. on parle pourtant bien francais ici, grosse remise en question sur ma facon de communiquer en francais du coup. Je passe donc 7h dans l aeroport et le lendemain toute la journee, a passer d une personne a l autre en essayant d arranger mon probleme, mais rien a faire. Malgre l efficacite d un des officier, je suis bloquer au sol. Grosse erreur de ma part, j aurais du me premunir de mon visa de transit pour l Inde sans me preocuper de ce qu ils me promettaient a l agence de Mada. Je resterait ici une semaine en attendant mon visa et mon prochain vol puisque la plupart d entre eux sont deja tous pleins. Ya evidement pire pour patienter, mais cela implique une semaine en moins au Nepal et donc pas de long trek autour de la chaine Annapurna...
Pour me dedommager, Air Mauritius, me paye gracieusement trois jours dans un bel hotel. Malheureusement, il ne reste que la suite junior a 350 euro la nuit, ca change de mon budget hotel! Je pourrais presque passer 100 nuits dans les guest house que je frequente. j arrive donc, charger comme un ane avec mes godasses de marche et mon crane rase a l hotel 'Telfair' prout prout Marie Chantaaaaaaall. je me fais devisager; qu est ce qui veut le clodo, allo securite, nettoyez moi ca, jetez ca dehors.... Tout douuux!! Si je suis ici, c est un accident... Serieux!! Ils ont ete aux petits soins avec moi pendant trois jours, ca fait plaisir. mais je me suis jamais autant emmerde sur mes trois mois de voyage.. aucun contact!
C est carrement une ville de bungallows luxueux, je m y perd plus d une fois. Ma suite donne sur une plage de sable blanc. La bouteille de champagne m attend a cote de la corbeille de fruits. tout est somptueux. Les repas sont divins, c est de la grande cuisine. Je rigole nerveusement devant tant de faste.
A chaque fois que je ferme les yeux,en ecoutant quelqu un de l ile, c est mon pote mauricien, Dev (ancien thesard), que j entend. faut que je lui sonne pour lui dire ou je suis, il va jamais me croire.. Les parents vivent sur l ile et m invitent a patienter chez eux jusqu a mon depart, content de quitter ce paradis artificiel. Je fais bien rire les receptionnistes du Telfair quand je leur ai demande ou je pouvais prendre le bus pour rejoindre la ville ou vivent les parents de Dev quand on voit le nombre de limousine defiler. Pendant ces 4 heures de bus vers Rose Hill, je retrouve des noms pitoresques de villes qui m etaient devenus familliers tels; Flicq en Flacq, trou aux biches, Roche Brune, Beau Bassin, Cure Pipe, le Morne, Bel Ombre, etc... Je retrouve les parents de Dev avec beaucoup de plaisir. Leur accueil, leur gentillesse, leur simplicite et la cuisine de la maman me comblent. Retrouver des contacts humains remontent le moral.. C est la periode de l anniversaire de Krishna. Pendant 4 samedi, les pratiquants indoux se rassemblent dans les temples ou chez eux pour chanter, danser et autres demonstrations hautes en couleurs. Une chance, je tombe pile dedans et les parents m emmenent pour y assister. maintenant que je reste sur l ile se serait idiot de ne pas profiter de ses fonds marins. J ai garde un bon souvenir de ma plongee ici, je decouvrirai peut etre encore autre chose... Et, comme en surface, il y a beaucoup de changement sous l eau. Les coraux se font rares, comme le reste de la faune dailleurs. Pour preserver les coraux survivants dans les zones de plongees, il est maintenant interdit de jeter les amares, par contre on permet aux pecheurs de vider une zone qui ressemble a une reserve naturelle, la ou les plongeurs viennent vivre leur passion... Pour combien de temps encore?
Le soir, la maman a prepare un festin, invite son pere, son autre fils et sa belle fille. C est l anniversaire de Siven, son mari. j apprend qu il a 71 ans... il en fait 60, frais comme un gardon. Le pere de la maman lui en a 87 et boit encore ses trois whiskis 'on the rocks' sans broncher, bon pied, bonne oeil, il en parrait 70. Je suis bleuffe. C etait evidement delicieux ;-)

Les baobas de Mada

La plongee prevue a Ifat' vient d etre annulee; la mer est trop agitee pour passer la barriere de corail en bateau. Jean Marc doit de toute maniere se rendre a Ifat' pour distribuer ses faire parts de mariage. Il me depose a la reserve Reniala, qui abrite plus d une centaine d especes vegetales caracteristiques de l ile. La visite commentee par un specialiste est particulierement instructive et amusante puisqu elle est presentee a la maniere locale. Un exemple sur le baobob qui est un symbole desormais protege. La seule utilite qu on ait trouve a cet arbre trop fibreux, charge d eau et souvent gigantesque que meme les termites ignorent, etait d extraire des lanieres de l ecorce pour la fabrication de cordages. On lui coupe une branche, deux en repousent. On lui inflige de profondes cicatrices, elles se rebouchent d elles memes pour retrouver au fil des ans, une peau de bebe. Son apparence? C est comme si on avait enfonce dans le sol, un suppositoire de 60m de long et 4m de diametre. La moitie a l air est coiffee de quelques maigres branches ridicules depourvue de vie (pour le moment). Le plus vieux atteind les 1400 ans. Celui de la photo, en forme de cafetiere n est qu a son premier millenaire..

19/09/07
Petite visite de la nurserie des holothuries (concombre de mer) du labo a quelques km de piste. Dans quelques mois, les malgaches seront les seuls maitres de l avenir de l aquaculture qui passera en societe privee. Les laborartoires, impeccables, cottoyent la mangrove. Tout est prevu pour y vivre de facon completement autonome. C est mon dernier jour a Mada, a moi l Asie. Je suis bien repose pour affronter la chaine de l Annapurna dans quelques jours. Total changement de decors. un dernier petit verre avec Jean Marc a l aeroport avant de prendre mon envol vers la capitale, Tana. A plus Jean Marc, Tu me manqueras!!

mercredi 24 octobre 2007

La dure realite de Mada

13/10/07
Par securite, je m y prend 16 jours a l avance pour confirmer mon prochain vol Tana --> Maurice. J apprend que mon vol a ete annule, ils ont echange ma place contre un vol le 23.
Impossible, c est trop tard je lui dis... j ai ma correspodance pour Delhi a partir de Maurice le 21... Ca a pris une journee entiere pour qu ils retrouvent mon dossier et trouvent une solution de remplacement. Ben oui, a force de se rejetter les responsabilites d une agence ou d une personne a l autre, on finit par perdre des heures... Les conversations etaient dingues au telephone, j avais cette impression tres desagreables de mieux connaitre leur propre boulot. Reste la question du visa pour lInde. Je suis en transit a Delhi plus de 24h, est ce que je dois me procurer un visa de transit ou pas, si oui, est ce que je peux l acheter a l aeroport? Pas de probleme, on s occupe de tout Mr Pernet. Je telephone a l ambassade d Inde a Tana pour en etre certain, le gars me confirme les dires de la personne de chez Air Mauritius. OK, tout est correct.. Deux jours pour regler ca!! En resume Tulear-Tana; Tana-Maurice; Maurice-Chenay; Chenay-Delhi; Delhi-Katmandou. Le tout sur trois jours avec des horraires completement debiles ou j ai juste l occasion de dormir 5 heures en trois jours (puisque je n arrive pas a dormir assis). Mais j arrive comme prevu a Katmandou, donc satisfait.
15/09/07
Le matin Jean Marc me fait faire le tour du proprietaire. Tout est impeccable; chaque piece de l entierete du bloc et les infrastructures toutes autour sont entrtenues d une facon exemplaire. Ca contraste assez fort avec le je m en foutisme malgache. Apres quelques petites courses avec Josi sur le marche de Tulear, je me precipite dans un cybercafe. Les horraires d ouvertures sont assez speciales; le matin ca commence a 8, 9 ou 10h jusqu a midi puis de 15h a 17h. Restrictions gouvernementales et horraires limites dus aux agressions. Le patron de l endroit m explique que pas plus tard que la semaine passee, des bandes armees rentrent dans les magasins en fin de journee, tirent dans le tas avant d emporter la caisse... tranquille.. Du coup, tout le monde rentre tot chez soi.


Le soir, je revois chez Jean Marc, apres 4 ans, Bea, qui reviend de la capitale ou elle a fait ses courses pour son resto; le 'Corto Maltese', le resto rital, cantine des anciens du labo. Elle a l air en pleine forme, toujours aussi franche du crachoir avec le petit accent itlalien et les gestes. Tout le monde est la, c est le moment de faire un tour au Zaza Club, veritable institution locale. Mais l ambiance n est plus ce qu elle etait me dit-on. On verra, je peux pas partir d ici sans y avoir mis une fois les pieds. Malheureusement Bea est fatiguee de son voyage et Josi de sa journee. J irai seul avec Jean Marc. Sur la route, en direction de la discotheque, un attroupement d une dizaine de personnes, pres d une moto couchee, regarde s eloigne une voiture de police. Jean Marc s arrete pour voir qui est blesse. On nous dit que la personne allongee est un vaza. Je m approche, il me parrait bien foncee pour un blanc... Il serait guadeloupeen... Il est assez petit, des jambes toutes fluettes, plus fonce de peau qu un guadloupeen, des habits uses; ce type est un malgache, pensais-je. Mais pourquoi me mentiraient-ils? Le gars est mal en point, il faut agir, les minutes comptent, on prenda son identite plus tard. Son casque est reste accroche a l arriere de sa moto. Cette derniere aurait percute le trottoir. L arriere droit de sa tete est enfoncee. Le visage est terrifiant, les yeux grand ouvert dans le vide regardant en face sa derniere heure arriver. Sa bouche entre ouverte est criante de detresse, mais personne ne peut l entendre. Il n y a pas d ambulance ici et si on le bouge sans precausion, on pourrait faire pire en essayant de lui venir en aide. Mais on a pas la journee...! Jean Marc saute dans sa jeep, j ouvre l arriere du vehicule. Deux autres malgaches deposent brutalement le corps inanime. Comme la conduite risque d etre mouvementee jusqu a la clinique, je bloque tant bien que mal le blesse entre mes pieds en essayant de rester debout. Le rale profond charge de bulles de sang me rempli de desaroi, que faire pour l aider, je me sens bien impuissant. Il a des spasmes, j essaye de lui tenir la tete couverte de sang. Son corps chetif est deja froid, pauvre gars, c est pas bon signe! Apres quelques coups de klaxon, la porte de la clinique s ouvre et un docteur l examine apres seulement 5 minutes d attente sur la civiere. A la lumiere des neons et sa lampe de poche crayon, il nous explique que la pupille droite reste dilatee. le cerveau a ete touche, il faut le trepaner. Les details de ce crane et de son visage presque eteint dans cette lumiere froide et cette odeur de sang me souleve le coeur. Je dois prendre l air... Pour etre soigner a Mada, il faut pouvoir payer directeent ses soins, sans quoi on vous emmene de la clinique a l hospital qui fait office de mouroir. Le gars n a pas de papiers sur lui, il faut donc enqueter sur son identite pour savoir s il pourra (peut etre) survivre. Dans ces conditions quelques peu morbides, Jean Marc et moi meme passerons d hotel en hotel, de bars en bars et de boites en boites ou il serait suppose etre descendu ou passe. J aurai donc l occasion de voir le legendaire Zaza Club durant 5 minutes d investigation avant de retourner a la clinique sans information plus precieuse sur cette personne. Finalement, les gens du service nous apprennent qu il est employe dans une brasserie et qu il est donc bien malgache. Il viennent justement de le transferer a l hopital pour une radiographie. La verite est evidement toute autre puisqu il ont une radio a la clinique. L accidente malgache n ayant certainement pas assez d argent pour payer l operation a ete invite a passe ses dernieres heures a l hopital. J apprendrai plus tard de la bouche de Jean Marc qu il a succombe a ses blessures plus ou moins deux heures apres l avoir depose a la cinique, qu il gisait sur le sol depuis deux bonnes heures avant qu on l ait ramasse, que la police, qui etait sur place, n avait pas voulu s en occuper ni personne d ailleurs, que la plus grande chance qu a eu Jean Marc c est qu il ne soit pas mort dans son 4X4. C est d ailleurs la raison pour laquelle personne meme un malgache ne prendra un blesse malgache a bord de son vehicule (pour ceux qui en ont). Si la personne blessee venait a mourir a ce moment, la famille du defunt te remet la responsabilite sur les epaules et te demande de l argent en compensation, puis revient t en redemander encore et encore. Si tu n es pas d accord de payer, elle fait intervenir la police qu elle corrompt et les reelles ennuis commencent. Un systeme que les malgaches ont cree et entretiennent entre eux. Donc si tu as un accident sur la route a Mada, t as peu de chance de t en sortir, sauf si tu peux payer, comme les vazas; raison pour laquelle les gens attroupes autour du blesse affirmaient qu il etait vaza pour qu on lui vienne en aide mais sans vouloir prendre de risque pour eux. Jean Marc le savait, mais un malgache reste un etre humain...

mardi 23 octobre 2007

Mada, la suite...

12-09-07
Les preparatifs du mariage de Jean Marc se mettent doucement en place. Nous partons le matin a bord de son immense 4x4, (enfin celui du labo) indispensable pour traverser les 22km de piste sabloneuse vers Ifaty (prononcez Ifat). On traverse les deux trois villages de pecheurs. Les gens vivent dans des cases en paille le long de la Mangrove. Bientot Ifat et commence a apparaitre, ce qui fait cruellement defaut a Tulear, les plages blanches (enfin presque) de sable fin. Le Paradisier, l hotel ou Jean Marc et Josi celebreront leur mariage, merite bien son nom. Les patrons qui compte parmi leur ami, sont le genre de personnes que plus rien n etonne. Ils ont des histoires a dormir debout, je ne me lasse pas de les ecouter. Generalement, elles s accompagnent d un verre de biere ou de vin quelques soit l heure.. Etape suivante, le Nautilus, autre superbe hotel de bungalows sur la plage dont les patrons sont des fanas de plongee. Parfait! plongee prevue demain matin. Autour de notre table, une bande de pochetrons francais et suisse principalement. Deux vieux garcons, amis de longues dates, ressortent du lot; le marseillais 'gros pif', ancien decorateur d interieur passe sa retraite a Mada aupres de sa jeune femme malgache et Jean Marie, installe ici depuis quelques annees tente de monter son hotel sans rien y connaitre ni a la gestion ni a la construction d un batiment. Son potte 'gros pif', avec son accent chantant prend un malin plaisir a l enfoncer des qu il le peut en lui repetant que c est un doux reveur entre deux noms d oiseaux. Il est d ailleurs apparement entrain de perdre tout l argent de ses actionnaires dans ses erreurs de gestion et ses soirees arrosees.. Je vois autour de cette table, une bande d ado carrement desabuses, se plaignant des conditions dans lesquelles ils travaillent aupres des malgaches (bon, c est vrai qu ils ont l air foireux), comme deshumanises apres avoir quitte ou fuit leur pays natal pour ce paradis empoisonne dans lequel ils en ont marre d essayer de travailler mais qu ils ne quitteront plus! Une phrase de De Gaule en parlant de Mada ressort de nos conversations; C est un pays plein d avenir et le restera...! Ca me parrait des lors contradictoire quand il affirment etre heureux sur l ile. Quoi qu il en soit, j ai passe une journee ou je me suis bien marre a les ecouter.