samedi 29 septembre 2007

De la deuch au pousse pousse

Après une nuit réparatrice, c'est un duo de guitare malgache, sur la terrasse du toit en face de ma chambre, qui me joue la sérénade à mon réveil. Chocolat chaud, croissant et petit pain au chocolat au petit dej' dans une boulangerie, que du bonheur!!! Depuis le temps… Eiko, m'a déjà rejoint pour une visite de la ville, les heures sont malheureusement comptées, c'est son seul jour à Tana. Elle doit partir pour Mahajanga dans le Nord Est du pays où elle travaille sur un projet humanitaire… On décide de visiter un parc qui regroupe une bonne partie des espèces de lémuriens de l'île. On choisi de s y rendre à bord d'une 2 chevaux, véritable pièce de musée. On en arrête une avant qu'elle ne se désarticule complètement sur les vieux pavés de la ville. Elysé, notre chauffeur, nous propose plusieurs lieux à découvrir après le parc. On prend le temps de goûter aux spécialités locales au bord de la route, les rizières font leur apparition. Au milieu de ces champs, les briques rouges et brunes fraîchement confectionnées sont alignées sur le sol par milliers. D'immenses fours à briques éparpillés dans le paysage crachent leur fumée. Pour le moment, le côté trash de l'Afrique me paraît bien loin, jusqu'à quand…? Sur les hauteurs de Tana la "Deuch" se traîne laborieusement jusqu'au palais de l'ancienne reine ; la cruelle Ranavalona I ère. Elle décapita, par exemple, des milliers de malgaches catholiques et autres missionnaires français pour réinstaurer la culture malgache dans le pays. La pierre sur laquelle les têtes roulaient, surnommée la Caligula malgache, à la forme de Madagascar. Tout un symbole… En face du palais, des pseudo guides nous incitent à faire le tour du palais avant d'y rentrer pour le visiter et nous emmènent dans un cul de sac admirer la vue panoramique. Je ne sens pas le danger contrairement à notre chauffeur qui nous rejoint rapidement nous demandant de quitter les lieux sur le champ prétextant une course urgentisssime. On comprend rapidement le message et le risque de l'impasse dans laquelle on nous avait mené… La 2CV, encore en surchauffe après son ascension, a de la peine à redémarrer. Les gars autour de nous insistent lourdement pour nous faire rester et Elysé paraît inquiet. On pousse alors l'ancêtre qui démarrera enfin dans la descente. Après une photo du tout Tana quelques centaines de mètres plus loin, Eiko doit se rendre à l'aéroport pour filer vers Mahajanga. Je profite du taxi pour changer d'hôtel et retrouver une connaissance de Jean Marc (technicien du labo de biomarine de Tulear dans le sud Ouest de Mada); son pote Francis, patron d'un hôtel. Devant un souper royal, ce personnage vous raconte, déjà bien entamé, ces histoires rocambolesques … En effet, ambiance très relevée à table puisque les uns et les autres (que de vieux vazas français) se ventent à tour de rôle de leurs conquêtes malgache et ô combien les filles sont bons marchés. A mes côtés, une malgache, femme de vaza, un peu plus bourrée que le reste de la table, pique une crise de nerfs à son mari devant tout le monde. Le seul qui avait réussi à la fermer d'ailleurs… Les convives s'en mêlent et c'est la bagarre verbale. Le mari, aussi énergique qu'une huître ne parvenant pas à calmer sa tigresse, ne trouva comme solution que de s'éclipser, la queue entre les jambes, avec sa femme qui n'oublie pas nous insulter avant de nous quitter. C'est ca, bonne nuit aussi.. J'en profite pour manger la part de la femme. Ca faisait longtemps que j'avais plus manger comme ça, tout benef'.. Allez bonne nuit bande de taré, ahaha!!!

31/08/2007

Etape suivante ; Antsirabe (là où il y a bcp de sel) connu pour ses termes mais elle est surtout la capitale des pousses pousses (posy posy). Omniprésent dans la ville, ces véhicules à deux roues arborent des couleurs vives s’appelant tantôt Nancy, Princesse, Air Mada ou encore Adidas et à l’arrière, une peinture personnalisée. En taxi brousse, de l’effervescence de Tana vers la paisible ville d’eau nous circulons sur une route comparable à un billard ; la RN7 qui relie Tana (centre) à Tulear (Sud Ouest) sur plus de 900km. Autrefois remplie de nids de zébus, cette route est refaite sous les ordres de l’actuel président Ravalomanana. Véritable homme d’affaire, elle lui permet maintenant de mieux distribuer les produits de toutes ses sociétés engrangeant des bénéfices incommensurables aux yeux d’une population démunie… Mis à part deux ou trois gros axes rénovés, se dépalcer dans Madagascar reste difficile et surtout très très très très long.. Mot d’ordre, comme sur le continent africain, mora mora (prononcer moura moura ; doucement doucement). Petit à petit donc, premiers signes des origines indonésiennes dans la culture malgache, les rizières en étages font leur apparition sur les hauts plateaux verdoyants dans le centre du pays. Les hautes maisons de brique rouge se dressent le long des routes abritant une population autrefois asiatique. Arrivé à Antsirabe, la pauvreté me prend aux tripes. Une centaine de gosses en guenilles vous attrape par les sentiments, très fort à ce petit jeu, pour que vous les nourrissiez. Difficile de résister même si les aider dans ce sens encourage la mendicité. Ils peuvent vous suivre des kilomètres durant, courent à côté de votre pousse pousse, les plus jeunes vous prennent par la main, reviennent le lendemain puis le surlendemain même vous feignez l'indifférence. Après l'achat d'une dizaine de kilos de riz, tous les enfants de la ville, même ceux que vous n'avez jamais rencontrez, vous connaissent et vous appellent par votre prénom. Malgré cette précarité, les gens, à nouveau, semblent heureux, on ne les entend pas se plaindre; de toute facon je pige pas le malgache. On ne me demande rien en retour des photos prises. Les rues aux odeurs de grillade, remplies de petites gargotes et de petits marchés animés sont des trésors pour qui aime la photo. Mais la nuit est tombée, le crépuscule est décidément trop court, je me vois obligé de remballer mon appareil. Vers l'hôtel, je vois tous ces posy posy trimer pour arriver destination. J'essaierai bien d'en tirer un pour mieux me rendre compte de la difficulté. Je vais en trouver un et le paie 100 ariary (0.041euro) pour pouvoir le conduire jusqu'à mon hôtel. Il s'installe derrière moi, les mains croisées derrière la tête, jambes tendues et c'est parti ! L'engin est très bien équilibré et assez facile à tirer. Bon, je n'ai fait que 500m sur du plat et mon 'client' doit peser 60kg tout mouillé, je n'ai donc qu'une idée très relative de l'effort à fournir. La nuit est bien avancée, je passe plutôt inaperçu avec mon pousse. J'use de la clochette pour dégager la voie, quelque peu défoncée, pour arriver en face de ma chambre. Un peu étonné, le propriétaire récupère son bien et retourne à son emplacement.

01/09/07

Pour découvrir la région et ses environs, je pars à cheval, avec un couple de français rencontré la veille, à la rencontre du lac Andraikiba. Mada est un pays plein de croyances, de mystères et de tabou que l'on nome ici 'fady'. Ces vieilles superstitions façonnent et dirigent la vies des habitants, c'est une des choses avec laquelle on ne plaisante pas ici. Dans le cas de notre lac, ancien port de plaisance durant la colonialisation, on raconte qu'il est hanté par le fantôme d'une jeune fille enceinte qui se serait noyée en rivalisant avec une autre nageuse pour epouser un prince de Merina (de la région du centre; Tana). Chaque matin à l'aube, on pourrait l'apercevoir sur un rocher au bord du lac. Les salutations avec notre princesse assassinéé étant faites, je retourne avec mon groupe, tant bien que mal, en tape cul vers notre point de départ. Le paysage est agricole, les champs arides et nus sont habités par des tornades plus ou moins imposantes. Heureusement, elles sont éloignées et n’effayent pas les chevaux. Vers le marché aux zébus, on apperçoit au passage d’une rivière, les femmes du village lavant leurs linges. Tout le monde nous salue aimablement. Sur la place du marché, cochons et zébus se mélangent. Le zébu fait office de monnaie d’échange ou de dotte lors des mariages. J’aurai pu, par exemple, en fonction de mon pouvoir de négociation, acheter mon billet d’avion pour mada contre un zébu voir un et demi. Les tourniquets animent aussi les marchés, les prix variant de la grande bouteille de coca au cochon de lait. Après cette matinée bien secouée. Je dédie le reste de ma journée à une tradition endémique chargée de fady ; l’exumation ou le retournement des morts. A Madagascar, les morts ne sont pas morts. Les vrais vivants, eux, vouent un véritable culte à ce monde parallèle des ‘razonas’ qu’ils ne laissent entrevoir par bribes aux vazas de passage. Dans leur tombeau, les défunts régissent en profondeur la culture malgache. Une vision plutôt particulière pour nous occidentaux ou ici, ceux qui sont partis, n’ont pris qu’une certaine avance dansle temps et la sagesse. Cet hommage est ainsi une manière de rendre grâce à la vie dans sa forme la plus aboutie (selon le lonely planet…). La date du retournement, elle, est déterminée par une sorte d’astrologue ; ‘ombiasy’, qu’il interprête dans des graines. Autour de cette cérémonie, les fady, sont généralement locaux. D’une région à l’autres, les interdictions changent. Un exemple de fady, qui n’a rien avoir avec l’exumation, ou on ne peut pas porter de rouge en traversant tel rivière en pirogue ou siffler sur tel plage et malheur à celui qui transgresse la règle. La cérémonie, quant à elle, n’est pas lieu pour exprimer son deuil mais pour rappeller au defunt qu’il est toujours présent dans les mémoires dans une ambiance de fête. La coutume veut que l’invité offre une boureille de rhum à la famille. Arrivé sur les lieux avec ma bouteille, le defunt exumé est enroulé dans son linceul d’origine. Le long boudin, réduit à une largeur d’une trentaine de cm est vénéré et porté de main en main au dessus des têtes. Les tensions montent... Tout le monde veut lui rendre un hommage et le porter un instant. Juste avant ca, sur le sol, on lui presente des offrandes, on lui laisse un peu de riz ou on lui fait boire un coup de coca ou de rhum ou... de rhum coca.. Pendant de temps, la fanfare rentre en transe. Tout le monde se tortille dune facon demoniaque. Le rhum coule a flot. la police, armee, est presente pour eviter les debordement trop frequent et n hesitera pas a embarquer fermenent une personne ayant donne un coup de coude intentionnel en dansant. Apres quoi, dans une odeur de formol, on habille la depouille dans un nouveau linceul blanc puis dans un 'Tsy' orange, sorte de fin tapis de sisal avant l adieu temporel. Pendant que j immortalise le moment, une dame de 83 ans bon pied bon oeil, me fait danser avec elle. Le doyenne de la bande, 102 ans, veut me parler, honore par l interet que je porte a leur culte. Pour aller a sa rencontre, il me faut tout d abord acheter un petit cadeau par respect... une grande bouteille de fanta lui fera plaisir me dit on. je le prend en photo a sa demande et me donne son adresse pour que je lui envoie son portrait. La foule s active de nouveau et reconduit le proche un peu secoue, tout propre, tout neuf dans son beau tombeau de pierre. Paradoxalement, les descendants, eux, vivent dans des cases (huttes) faites de bois et de paille. Arrive a la capitale des pouse pousse avec le crepuscule, je descend dans les rues pour quelques nouveaux cliches, personne en resiste a une petite photo. Mon nom est scande par les gosses, tel une rock star, esperant une nouvelle fournee de riz de ma part; c est bon, j ai donne hier, on se calme, je vais pas recommencer... Je me rend compte que c etait pas la chose a faire. Un pousse me suit depuis 20 min, insistant pour me reacompagner apres mon petit tour, je le prend donc pour le retour et me propose un detour pour d autres photos. Tres content de la ballade, je lui file un genereux pourboire. Pas grand chose a nos yeux, mais peut etre trop opur lui; voila qu il se met a me baiser la main a plusieurs reprises en signe de remerciement. Faudrait peut etre que je dose mieux dans le futur, je ne rend pas service...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

ravalomanana n'est président que de nom!un être pitoyable égoiste,machiavelique, qui ne mérite pas le respect! un bouc de plus!