samedi 29 septembre 2007

Ranomafana avant Ranohira

Au petit matin, un pousse me tire jusque la gare des bus. Sur place, tout a l air bien organise; le bus en bon etat est plein mais pas trop... la grande bache noire du toit recouvre nos bagages embriques les uns dans les autres comme un jeu de tetris. On peut y aller! La route reputee pour etre un veritable chemin de croix a ete refaite, merci Mr le president. Le trajet longe les rails sur lesquels j etais secoue quelques jours auparavent. J ai l occasion de vois de jour ce que j avais rate de nuit. On met le tiers du temps annonce dans mon guide, bonne surprise. Pour la premiere fois depuis deux mois, j arrive en avance sur l horraire prevu. Je suis au Parc National de Ranomafana dans la region centrale du pays, ou des visites nocturnes sont organisees. Je prend quelques renseignements aupres dun francais, Christophe, qui a fait le tour du parc la veille. J accroche immediatement avec lui, c est le genre de rencontre qui me fait aimer le voyage. Depart au crepuscule pour une visite dans le vert epais du parc. Les chasseurs de tout poils sortent de leur cachette a cette heure du jour. l experience devrait etre interessante. Malheureusement, mis a part quelques animaux habitues par la presence des chasseurs d images, la plupart reste dans la penombre malgre notre discretion. De retour vers le "centre ville" en stop sans mon guide, que je laisse sur le bord de la route ne voulant pas se debrouiller pour nous ramener 7km plus bas dans le noir autrenment qu a pieds, je prend mon souper assis sur un banc a cote d une gargote eclairee a la lanterne dans la douceur de la nuit. A Mada, on vend souvent de petites brochettes grillees de zebu; deux petits morceaux de viande entre lesquels un cube de bosse de zebu toujours. Un morceau de gras goutu mais aussi corriace a macher et a avaler qu une boule poils de souris bouillie...
09/07/09
Etape suivante, le modeste village de Ranohira; porte dentree sur le Parc National de l Isalo, une sorte de grand canyon africain, un Eldorado cachant precieusement ses saphirs autour des massifs de gres. Il y a a peine dix ans, un important filon d or bleu a ete decouvert pres du parc. La nouvelle c est evidement repandue comme une trainee de poudre au point de menacer les terrains du Parc National de l Isalo creusse a perte de vue. Il est maintenant interdit de fouiller la terre ocre dans et aux environs du parc. Avant d atteindre Ranohira, il me faut affronter les transports, c est la regle... Ranomafana-Fianar-Ranohira; 300km, je pars a 7h00, j arrive a 21h, j y suis habitue maintenant. A fianar, le taxi brousse nous fait attendre 3 heures, le temps qu il se remplisse. Debarque alors un couple de Parisien, deja entrain de raler avant meme de monter dans le minibus. La nana ne supporte pas la poussiere, il fait trop chaud, ca pue, il faut attendre. hahaha, t as pas fini ma fille.. juste bon a parquer dans un hotel a touristes, qu ils aillent se plaindre entre eux. Ils engueulent le rabateur (celui qui se charge de remplir le bus) qui ne respecte pas l horraire annonce et font descendre leurs bagages. Comme le taxi brousse est la seule solution pour se deplacer a moins de louer les services d un taxi au prix fort, ils firent remettre leurs paquetages sur le toit du minibus pour continuer a raler. Je comprend pas ce qu il font ici ces parigos! Pas de chance, la seule place encore libre dans le bus se trouve derriere moi... Pour penser a autre chose durant le trajet, je passe quelques coups de telephone pour reserver une chambre, personne ne repond. Le frere du fameux photographe Pierrot Men tient un hotel. je parviens finalement a obtenir le numero du gsm du receptioniste m annoncant qu il reste encore deux chambres. Le couple me demande de leur reserver la deuxieme chambre, bon... je reserve. En arrivant dans le sud de l ile, on traverse une frontiere vegetale, les terres arides dominent et les baobabs font leur apparition. La route tel une cicatrice noire coupe les grandes etendues d herbes jaunes. Par ci, par la, danc cette chaude lumiere de fin de journee, des feux de prairies sont allumes volontairement pour fertiliser la terre. 20h30 et au meme moment devant notre hotel, un autre couple de parisien a rejoind en voiture leurs amis du minibus. deux chambres, six lits, y a de la place pour tout le monde. Mais l esprit actuel n est pas tres "backpackers", on reviend vite a notre individualisme europeen. Ils font semblant de m ignorer, ils ne me proposent aucune solution. J ai fait les demarches pour trouver un lit pour la nuit, mais pas dans ces conditions. Les gens de l hotel comprennent la situation et me conduisent spontanement vers un autre hotel dans le centre ville ou il reste de la place. La patrone me propose une douche froide pour terminer la soiree... Merci , je viens deja d en prendre une...

10/09/07

Laisant derriere nous une nature riche et abondante, jacky sera mon guide pour cette journee a travers ce decors jurassique. J ai de la chance, ca a l aire d etre un type eveille, qui veut bien faire son boulot sans etre scolaire. il me concocte un trace hors des sentiers battus, c est ce que je prefere... avant d acceder au canyon, nous traversons quelques km de savane et soudain, une source, un point, un peu d ombre et la vie emerge. Une oasis de verdure se devoile sous nos yeux lorsque nous penetrons entre les hautes parois des massifs. Jamais j aurai pu imaginer tant de vie dans ces alentours desertiques. un village recule de la civilisation vis toujours a proximite du massif et les habitants creusent des rigoles pour amener l eaude la source aux pieds du canyon jusqu aux cultures. Un ancien roi malgache avait l habitude de frequenter journalierement les lieux pour se doucher sous la cascade. Un beau jour, il surpris les lemuriens le copier. Offusque par cette arrogance, il n y remit plus jamais les pieds. La "cascade du roi" est alors devenue "l eau des lemuriens" pour lui donner le nom de Ranohira. L ambiance est presque magique, tres reposante. Une douce lumiere arrive jusqu a nous, flitree par l ecran de verdure environant. Les lemuriens peu farouches grignotent quelques fruits au sommet des arbres. D enormes blocs de gres lisses par le temps, comme tombes des cieux nous barrent le passage. Nous retournons sur nos pas et nous dirigeons vers le sommet du canyon par les petits sentiers abruptes. Le guide m explique au fur et a mesure que nous montons, que les baras, peuple d eleveurs, occupaient la region. Ils avaient pour coutume (surtout auparavant) de voler un zebu prouvant leur bravoure afin de pretendre au mariage. La tradition a cependant un peu devie au fil des ans vers le banditisme pur et simple. On se sent tout petit au sommet, j ai cette impression que totue la nature c est videe tant elle parrait minuscule. Jacky etait chercheur de saphir avant d etre guide. Juge trop dangereux, il decida d arreter. En marchant, il m indique avec certitude les endroits ou il trouverait ces pierres precieuses. Il m explique que c est un travail qu on ne doit faire qu entre pere et fils juste pour des raisons de confiance... Le principe est simple; une personne creuse, une autre remonte les seaux charges de terre et la troisieme tamise attentivement. Les pierres se trouvent generalement a partir de 10m de profondeur. Si en surface, ils decouvrent une pierre de valeur, ils n hesitent pas a enterrer vivant le malheureux pelleteur en pretextant l eboulement accidentel des parois. jacky n est pas avare d explications. Les plantes et les animaux que l on rencontre n ont plus aucun secret pour lui. Il me semble avoir un regard clairevoyant sur les europeens et les gens de son pays et n est pas genre a pratiquer la langue de bois. c est instructif et amusant. On passe ensuite devant deux piscines naturelles aux pieds de cascades. La premiere rassurante, d un bleu lagon, la seconde, d un noir profond inquietant. Je me jete dans la deuxieme desertee de tous. Fougeres arborescentes et palmiers duveteux ornent ses abords. Son eau est glacee, mes muscles me font mal comme presses par le froid. Ca me donne un coup de fouet, me revigore pour le reste de la marche. Rempli d energie, nous passons a cote de decors incroyables. Les gres dominant tout le parc se presente sous 1001 formes; une fois stratifie ou en bloc, parfois perdant une couche en surface comme si on essayait d eplucher la roche de couleur bleu, orange, rouge, vert, sable... plein les yeux! Les lemuriens regroupes par dizaines mangeant des fruits etranges poussant directement sur l ecorce cloturent notre visite. Jacky me propose de le rejoindre ce soir pour partager un repas malgache autour d une biere fraiche.. d office! Le temps de prendre une douche froide et nous voila installe sur un banc dans la rue devant une grosse dame placide qui nous tend des mini brochettes de zebu a la demande. Grand luxe, il y a de la bosse de zebu entre les deux morceaux de viande. Refuser de la manger serait presque une offense, mais je prend gout au savoureux morceaux de gras fondant ressemblant a celui du mouton grille en plus corriace. Sa femme et son bebe nous rejoignent, mais chacun sa place. Les hommes boivent et les femmes restent en retrait. Jacky a 25 ans.

1 commentaire:

David666 a dit…

Sales parisiens de merde! Fallait leur proposer une petite récolte de pierres précieuses, et c'est la fille qui creuse!

Le zébu c'est très bon, et pas besoin de boire en même temps (car quand zébu j'ai plus soif... aaaahhhh... oui je sais...).