dimanche 30 septembre 2007
Tulear, home sweet home!!!!!!
samedi 29 septembre 2007
Ranomafana avant Ranohira
09/07/09
Etape suivante, le modeste village de Ranohira; porte dentree sur le Parc National de l Isalo, une sorte de grand canyon africain, un Eldorado cachant precieusement ses saphirs autour des massifs de gres. Il y a a peine dix ans, un important filon d or bleu a ete decouvert pres du parc. La nouvelle c est evidement repandue comme une trainee de poudre au point de menacer les terrains du Parc National de l Isalo creusse a perte de vue. Il est maintenant interdit de fouiller la terre ocre dans et aux environs du parc. Avant d atteindre Ranohira, il me faut affronter les transports, c est la regle... Ranomafana-Fianar-Ranohira; 300km, je pars a 7h00, j arrive a 21h, j y suis habitue maintenant. A fianar, le taxi brousse nous fait attendre 3 heures, le temps qu il se remplisse. Debarque alors un couple de Parisien, deja entrain de raler avant meme de monter dans le minibus. La nana ne supporte pas la poussiere, il fait trop chaud, ca pue, il faut attendre. hahaha, t as pas fini ma fille.. juste bon a parquer dans un hotel a touristes, qu ils aillent se plaindre entre eux. Ils engueulent le rabateur (celui qui se charge de remplir le bus) qui ne respecte pas l horraire annonce et font descendre leurs bagages. Comme le taxi brousse est la seule solution pour se deplacer a moins de louer les services d un taxi au prix fort, ils firent remettre leurs paquetages sur le toit du minibus pour continuer a raler. Je comprend pas ce qu il font ici ces parigos! Pas de chance, la seule place encore libre dans le bus se trouve derriere moi... Pour penser a autre chose durant le trajet, je passe quelques coups de telephone pour reserver une chambre, personne ne repond. Le frere du fameux photographe Pierrot Men tient un hotel. je parviens finalement a obtenir le numero du gsm du receptioniste m annoncant qu il reste encore deux chambres. Le couple me demande de leur reserver la deuxieme chambre, bon... je reserve. En arrivant dans le sud de l ile, on traverse une frontiere vegetale, les terres arides dominent et les baobabs font leur apparition. La route tel une cicatrice noire coupe les grandes etendues d herbes jaunes. Par ci, par la, danc cette chaude lumiere de fin de journee, des feux de prairies sont allumes volontairement pour fertiliser la terre. 20h30 et au meme moment devant notre hotel, un autre couple de parisien a rejoind en voiture leurs amis du minibus. deux chambres, six lits, y a de la place pour tout le monde. Mais l esprit actuel n est pas tres "backpackers", on reviend vite a notre individualisme europeen. Ils font semblant de m ignorer, ils ne me proposent aucune solution. J ai fait les demarches pour trouver un lit pour la nuit, mais pas dans ces conditions. Les gens de l hotel comprennent la situation et me conduisent spontanement vers un autre hotel dans le centre ville ou il reste de la place. La patrone me propose une douche froide pour terminer la soiree... Merci , je viens deja d en prendre une...
10/09/07
Laisant derriere nous une nature riche et abondante, jacky sera mon guide pour cette journee a travers ce decors jurassique. J ai de la chance, ca a l aire d etre un type eveille, qui veut bien faire son boulot sans etre scolaire. il me concocte un trace hors des sentiers battus, c est ce que je prefere... avant d acceder au canyon, nous traversons quelques km de savane et soudain, une source, un point, un peu d ombre et la vie emerge. Une oasis de verdure se devoile sous nos yeux lorsque nous penetrons entre les hautes parois des massifs. Jamais j aurai pu imaginer tant de vie dans ces alentours desertiques. un village recule de la civilisation vis toujours a proximite du massif et les habitants creusent des rigoles pour amener l eaude la source aux pieds du canyon jusqu aux cultures. Un ancien roi malgache avait l habitude de frequenter journalierement les lieux pour se doucher sous la cascade. Un beau jour, il surpris les lemuriens le copier. Offusque par cette arrogance, il n y remit plus jamais les pieds. La "cascade du roi" est alors devenue "l eau des lemuriens" pour lui donner le nom de Ranohira. L ambiance est presque magique, tres reposante. Une douce lumiere arrive jusqu a nous, flitree par l ecran de verdure environant. Les lemuriens peu farouches grignotent quelques fruits au sommet des arbres. D enormes blocs de gres lisses par le temps, comme tombes des cieux nous barrent le passage. Nous retournons sur nos pas et nous dirigeons vers le sommet du canyon par les petits sentiers abruptes. Le guide m explique au fur et a mesure que nous montons, que les baras, peuple d eleveurs, occupaient la region. Ils avaient pour coutume (surtout auparavant) de voler un zebu prouvant leur bravoure afin de pretendre au mariage. La tradition a cependant un peu devie au fil des ans vers le banditisme pur et simple. On se sent tout petit au sommet, j ai cette impression que totue la nature c est videe tant elle parrait minuscule. Jacky etait chercheur de saphir avant d etre guide. Juge trop dangereux, il decida d arreter. En marchant, il m indique avec certitude les endroits ou il trouverait ces pierres precieuses. Il m explique que c est un travail qu on ne doit faire qu entre pere et fils juste pour des raisons de confiance... Le principe est simple; une personne creuse, une autre remonte les seaux charges de terre et la troisieme tamise attentivement. Les pierres se trouvent generalement a partir de 10m de profondeur. Si en surface, ils decouvrent une pierre de valeur, ils n hesitent pas a enterrer vivant le malheureux pelleteur en pretextant l eboulement accidentel des parois. jacky n est pas avare d explications. Les plantes et les animaux que l on rencontre n ont plus aucun secret pour lui. Il me semble avoir un regard clairevoyant sur les europeens et les gens de son pays et n est pas genre a pratiquer la langue de bois. c est instructif et amusant. On passe ensuite devant deux piscines naturelles aux pieds de cascades. La premiere rassurante, d un bleu lagon, la seconde, d un noir profond inquietant. Je me jete dans la deuxieme desertee de tous. Fougeres arborescentes et palmiers duveteux ornent ses abords. Son eau est glacee, mes muscles me font mal comme presses par le froid. Ca me donne un coup de fouet, me revigore pour le reste de la marche. Rempli d energie, nous passons a cote de decors incroyables. Les gres dominant tout le parc se presente sous 1001 formes; une fois stratifie ou en bloc, parfois perdant une couche en surface comme si on essayait d eplucher la roche de couleur bleu, orange, rouge, vert, sable... plein les yeux! Les lemuriens regroupes par dizaines mangeant des fruits etranges poussant directement sur l ecorce cloturent notre visite. Jacky me propose de le rejoindre ce soir pour partager un repas malgache autour d une biere fraiche.. d office! Le temps de prendre une douche froide et nous voila installe sur un banc dans la rue devant une grosse dame placide qui nous tend des mini brochettes de zebu a la demande. Grand luxe, il y a de la bosse de zebu entre les deux morceaux de viande. Refuser de la manger serait presque une offense, mais je prend gout au savoureux morceaux de gras fondant ressemblant a celui du mouton grille en plus corriace. Sa femme et son bebe nous rejoignent, mais chacun sa place. Les hommes boivent et les femmes restent en retrait. Jacky a 25 ans.
La mer au bout des rails
3 heures de route valonnee vers Fianaratsoa (prononcez Fianaratsou ou appeller Fianar), le coeur agricole de Mada, remplie de tournants, de forets primaires de rizieres en plateaux mais surtout peuplees de vaches. De Fianar, un trajet pitoresque en train est un voyage a lui seul pour rejoindre Manakara a 163km (Cote Est) et l ocean Indien. Encore faut il que le train veuille bien rouler et que les voies ne soient pas endomagees. Qu importe! Depart demain 7h00, heure malagache (soit 8h), je reserve mon ticket a la gare aux allures de chalet Suisse. Non loin de la, je visite le magasin du celebrissime photographe malgache, Pierrot Men. Une personne tres accueillante et toujours pret a partager ses secret de fabrication. Il me dedicace deux de ses photos que je lui achete, je suis comme gosse recevant une recompense... Pour faire le tour de Fianar, il me reste encore a visiter la ville haute pour l ambiance particuliere de ses ruelles et son nombre impressionant d eglise qu elle regroupe, on la surnome le Vatican! Les enfants m abordent a tout bout de champ, s improvisant comme guide historique, essayant de vendre leurs cartes postales pour s acheter des livres d ecole, je demande a voir!! Sur les marches vers le sommet de la ville haute (800m au dessus de la nouvelle ville), le couple francais, Amelie et Stephane, m interpelle. Le monde est petit. Ils prendront le meme train que moi pour Manakara. A son sommet, la ville haute donne une vue d ensemble spectaculaire, la lumiere embrase le ciel. Steph et Amelie on deja repere un bon bar au bas des escaliers, un endroit ou les vazas partagent leur experience de mada autour d un rhum arrange. Jean Baptiste nous invite chez lui apres la fermeture du cafe-resto d ou nous sommes mis a la porte. Ma tete est deja bien lourde, mais un dernier petit rhum ne peut pas faire de mal... tu parles! je rentre a pas d heure, rond comme une queue de pelle, incapable de bouger reaccompagne par Jean Baptiste. Il faut neanmoins que je m eveille tois heures plus tard sans avoir eu l impression de desaouler. Merde, on a plus vingt ans comme dirait l autre. Je me rend a l hotel ou les francais sont installes. Ils sont encore plus en retard que moi, pas de soucis. Installe sur ma banquette en premiere classe, qui s apparentrait a une 3eme chez nous, nous demarrons cahin-caha sur les rails mal fixes dans le crissement des roues qui patinent. Je n ai qu une envie, c est de sombrer dans mon coma, mais serait trop bete de rater le voyage. De toute facon, c est impossible de dormir, a chaque passage de rails, on a l impression que le train devalle un escalier. En effet, la voie ferree est en pente "douce", avec un denivele de 1000m pour atteindre la cote. Les rails ont ete poses a la fin du 19eme siecle et tout le materiel roulant est estampie 1956. Pas moins de 17 arret jalonnent notre parcours. A chacun d entre eux, enfants (brossant les courts) et adultes confondus convergent vers les "gares" pour vendre aux passagers par la fenetre, fruits, legumes, ecrevisses et autres preparations locales. Le convoi traverse d abord une plantation de the avant une succession de tunnels, 48 au total.. Sa route mene aux pieds des cascades, de superbes paysages boises, de forets primaires luxuriantes, de rizieres verdoyantes, d une gigantesque palmeraie avant que l ocean ne se profile a l horizon. Chaque arret parrait interminable, parfois presque deux heures. Le troncon entre Fianar et Manakara reste avant tout d une grande importance economique et permet l acheminement de plusieurs dizaine de tonnes de marchandises a chaque voyage. Donc, on regarde patiement les enormes grillages metalliques s empiller sur les derniers wagons avant de reprendre la route. Le 67eme pont traverse, nous nous engageons sur la piste de l aeroport de Manakara dans un coup de tonerre pour annoncer aux avions de ne pas decoller lors de notre passage avant d atteindre en pleine soiree notre terminus dans un crissement de metal charge d etincelles. Le trajet devait dure 8-9h, nous aurons mis 12h (pour 163km). A la sortie du train, les pousses pousses se disputent la course jusqu a notre hotel. Le premier venu saute sur mon sac et essaye de le porter. Il devait etre a peine plus lourd que mon bagage et l emmene vers l exterieur de la gare. Je passe devant lui et me retrouve a la sortie devant une foule compacte de chauffeur de taxi, de pousse pousse, ca gueule, comme d hab, on s accroche a moi pour m attirer dans un vehicule.. j ai deja ce qui faut, merci, ca se dispute, c est la folie, y sont completement dingue! Je me retourne pour voir s il parvient a me suivre. J en enttend un qui crie plus fort que les autres; une sorte de controleur a immobilise au sol le gars du pousse pousse, croyant qu il avait vole le sac qu il portait. Je remonte la foule en crawl et lui demande de se calmer en lui expliquant qu il m accompagne.. Bienvenu a Manakara! Le grand Steph et Amelie sont derrieres et tentent aussi de sortir avec leur sac sur le dos. Ils sont accompagnes d un patron d hotel qui nous emmene jusqu a nos chambres.
Manakara (la ou il y a des assietes, car on y trouve a manger) est une petite ville detendue en bord de mer, quelques routes goudronnees, des pousses pousses a chaque coin de rues, une atmosphere indolente... c est tres bien pour quelques jours. Le patron de l hotel, amateur de boxe, me conseil un guide hors paire pour faire le tour de la region. C est donc abvec Mousa, palme a la main que nous remontons en pirogue le fleuve vers les villages de pecheurs. Premier arret, retour a la brousse. La vie dans ce village y est simple, sans artifice. Les plus jeune, armes de leur long pilier reduit le manioc en poussiere. Dautres reparent les mailles de leur filet de peche. Mousa negocie quelques beaux poissons pour notre diner. Nouvelles rencontres avec l ocean. Le guide et moi meme nous jetons a corps perdu dans les puissantes vagues qui nous balayent comme de la poussiere, trop bon! Pendant qu on seche les femmes du villages nous grillent les poissons et preparent le riz collant malagache. On patiente avec une noix de coco percee dune paille. Un ptit verre de rhum pur artisanal avant d entamer le repas, c est la coutume, on peut pas aller contre ca! Apres ce succulent repas, Mousa me fait visiter les alentours, la distillerie d huile essentielle, la culture de vanille, etc.. Tout autour de nous le pays regorge de richesses naturelles. Toutes a portees de mains. Les moyens pour les exploites sont minimes et Mousa comme beaucoup d autre malagaches avec qui j ai eu l occasion de discuter semblent trouver des excuses au lieu d exlpoiter les solutions logiques (pour un vaza, j imagine) qui s offrent a eux. Dans la region, les fonds ou la logistique est generalement apporte par les vaza ou les asiatiques. Ils s en plaignent mais quelques part, j ai l impression que ca les arrangent bien. Je remarque ici, que en plus du manque d education (C est bien triste pour eux) ils leur manquent surtout de la volonte et une dose de courage...Le Malgache, du moins pour ce que j en connais a present, vis au jour le jour et gere plutot mal un projet a long terme si on est pas sans cesse derriere lui a lui repeter 10000 fois la meme chose, comme un enfant qui ne voudrait pas ecouter. Y Auraitil quelque chose de pourrit derriere ces beaux sourires amicaux... Sur le retour en pirogue, je leur demande s il serait possible de les accomagner lors de leur sortie en mer. En effet, demain a l aube, ils ramassent les requins pris dans leurs filets a bord de cette meme pirogue. Ok pour demain, ils viennent me chercher a l hotel a 3h30. Je le propose au couple francais avant d en parler au gerant de l hotel. Vous etes completement fou, s exclame t il... Les courants apparement sont terriblement dangereux. A chaque sortie, des pirogues se retournent. De plus, ils ne connaissent pas les regles elementaires de navigation, c est au ptit bonheur la chance, il a des morts sans arret. Ils affrontent la mer uniquement par necessite au risque d y perdre la vie. Il ne comprend pas que le guide m ait propose une chose aussi dangereuse, c est irresponssable de sa part nous dit il.. Le message est bien passe. Les femmes de pecheurs seraient les plus inquietes de l ile, si toutefois, on arrivait a trouver une forme d inquietude a Mada. Mais il y a un remede infaillible a ca; pour faire fuire la mort, elles jetent devant elle, face a la mer, quelques poignees de sables et de sel... Sur les recommandations de notre boxeur et de toute les autres personnes, sans excepetion, a qui on en parle, nous annulons la sortie de peche aux requins, dommage.. Le 'hic', c est que je n ai aucun moyen de prevenir les pecheurs qui viennent me chercher a 3h30 du matin. je me releve la nuit pour les informer des leur arrivee. Evidement ils arrivent a l heure malgache avec deux heures de retard. Ne les voyant pas arriver vers l heure convenue, je profite que je suis debout pour assister au lever du soleil avec Steph et Amelie. Pas de lever de soleil, pour aujourd hui, trop de nuages. Au meme moment les pecheurs me cherchent. Tant pis pour eux, plan foireux..
A une quarantaine de km, un village abrite un peuple tres special; les antevouls. Ils ont un train de vie qu on pourrait comparer a ceux des indiens d amazonie, reculer de tout... Je vois la bas une occasion inesperee de sortir de sentiers battus. Un pretre qui s occupe de la reinsertion, ou plutot de l insertion de ces derniers me refuse poliement mais categoriquement ma venue dans ce village et m encourage a attendre encore quelques temps car ils progressent a pas de geant. Je l entend comme un ancien colonialiste essayant de convertir les brebis egarees... Derniere option, un photographe de 83 ans vit dans le coin. Il a ecrit ses aventures apres avoir parcouru 6000km au guidon de sa mobylette a travers tout le pays, un personnage... le magasin est ferme et je le rate de dix minutes, il vient de passer a l hotel... y des jours, ou c est preferable de rester au lit...
Oh Mamy, Oh Mamy Mamy blue.....
Les damnes de Tritriva
De la deuch au pousse pousse
Après une nuit réparatrice, c'est un duo de guitare malgache, sur la terrasse du toit en face de ma chambre, qui me joue la sérénade à mon réveil. Chocolat chaud, croissant et petit pain au chocolat au petit dej' dans une boulangerie, que du bonheur!!! Depuis le temps… Eiko, m'a déjà rejoint pour une visite de la ville, les heures sont malheureusement comptées, c'est son seul jour à Tana. Elle doit partir pour Mahajanga dans le Nord Est du pays où elle travaille sur un projet humanitaire… On décide de visiter un parc qui regroupe une bonne partie des espèces de lémuriens de l'île. On choisi de s y rendre à bord d'une 2 chevaux, véritable pièce de musée. On en arrête une avant qu'elle ne se désarticule complètement sur les vieux pavés de la ville. Elysé, notre chauffeur, nous propose plusieurs lieux à découvrir après le parc. On prend le temps de goûter aux spécialités locales au bord de la route, les rizières font leur apparition. Au milieu de ces champs, les briques rouges et brunes fraîchement confectionnées sont alignées sur le sol par milliers. D'immenses fours à briques éparpillés dans le paysage crachent leur fumée. Pour le moment, le côté trash de l'Afrique me paraît bien loin, jusqu'à quand…? Sur les hauteurs de Tana la "Deuch" se traîne laborieusement jusqu'au palais de l'ancienne reine ; la cruelle Ranavalona I ère. Elle décapita, par exemple, des milliers de malgaches catholiques et autres missionnaires français pour réinstaurer la culture malgache dans le pays. La pierre sur laquelle les têtes roulaient, surnommée la Caligula malgache, à la forme de Madagascar. Tout un symbole… En face du palais, des pseudo guides nous incitent à faire le tour du palais avant d'y rentrer pour le visiter et nous emmènent dans un cul de sac admirer la vue panoramique. Je ne sens pas le danger contrairement à notre chauffeur qui nous rejoint rapidement nous demandant de quitter les lieux sur le champ prétextant une course urgentisssime. On comprend rapidement le message et le risque de l'impasse dans laquelle on nous avait mené… La 2CV, encore en surchauffe après son ascension, a de la peine à redémarrer. Les gars autour de nous insistent lourdement pour nous faire rester et Elysé paraît inquiet. On pousse alors l'ancêtre qui démarrera enfin dans la descente. Après une photo du tout Tana quelques centaines de mètres plus loin, Eiko doit se rendre à l'aéroport pour filer vers Mahajanga. Je profite du taxi pour changer d'hôtel et retrouver une connaissance de Jean Marc (technicien du labo de biomarine de Tulear dans le sud Ouest de Mada); son pote Francis, patron d'un hôtel. Devant un souper royal, ce personnage vous raconte, déjà bien entamé, ces histoires rocambolesques … En effet, ambiance très relevée à table puisque les uns et les autres (que de vieux vazas français) se ventent à tour de rôle de leurs conquêtes malgache et ô combien les filles sont bons marchés. A mes côtés, une malgache, femme de vaza, un peu plus bourrée que le reste de la table, pique une crise de nerfs à son mari devant tout le monde. Le seul qui avait réussi à la fermer d'ailleurs… Les convives s'en mêlent et c'est la bagarre verbale. Le mari, aussi énergique qu'une huître ne parvenant pas à calmer sa tigresse, ne trouva comme solution que de s'éclipser, la queue entre les jambes, avec sa femme qui n'oublie pas nous insulter avant de nous quitter. C'est ca, bonne nuit aussi.. J'en profite pour manger la part de la femme. Ca faisait longtemps que j'avais plus manger comme ça, tout benef'.. Allez bonne nuit bande de taré, ahaha!!!
31/08/2007
Etape suivante ; Antsirabe (là où il y a bcp de sel) connu pour ses termes mais elle est surtout la capitale des pousses pousses (posy posy). Omniprésent dans la ville, ces véhicules à deux roues arborent des couleurs vives s’appelant tantôt Nancy, Princesse, Air Mada ou encore Adidas et à l’arrière, une peinture personnalisée. En taxi brousse, de l’effervescence de Tana vers la paisible ville d’eau nous circulons sur une route comparable à un billard ; la RN7 qui relie Tana (centre) à Tulear (Sud Ouest) sur plus de 900km. Autrefois remplie de nids de zébus, cette route est refaite sous les ordres de l’actuel président Ravalomanana. Véritable homme d’affaire, elle lui permet maintenant de mieux distribuer les produits de toutes ses sociétés engrangeant des bénéfices incommensurables aux yeux d’une population démunie… Mis à part deux ou trois gros axes rénovés, se dépalcer dans Madagascar reste difficile et surtout très très très très long.. Mot d’ordre, comme sur le continent africain, mora mora (prononcer moura moura ; doucement doucement). Petit à petit donc, premiers signes des origines indonésiennes dans la culture malgache, les rizières en étages font leur apparition sur les hauts plateaux verdoyants dans le centre du pays. Les hautes maisons de brique rouge se dressent le long des routes abritant une population autrefois asiatique. Arrivé à Antsirabe, la pauvreté me prend aux tripes. Une centaine de gosses en guenilles vous attrape par les sentiments, très fort à ce petit jeu, pour que vous les nourrissiez. Difficile de résister même si les aider dans ce sens encourage la mendicité. Ils peuvent vous suivre des kilomètres durant, courent à côté de votre pousse pousse, les plus jeunes vous prennent par la main, reviennent le lendemain puis le surlendemain même vous feignez l'indifférence. Après l'achat d'une dizaine de kilos de riz, tous les enfants de la ville, même ceux que vous n'avez jamais rencontrez, vous connaissent et vous appellent par votre prénom. Malgré cette précarité, les gens, à nouveau, semblent heureux, on ne les entend pas se plaindre; de toute facon je pige pas le malgache. On ne me demande rien en retour des photos prises. Les rues aux odeurs de grillade, remplies de petites gargotes et de petits marchés animés sont des trésors pour qui aime la photo. Mais la nuit est tombée, le crépuscule est décidément trop court, je me vois obligé de remballer mon appareil. Vers l'hôtel, je vois tous ces posy posy trimer pour arriver destination. J'essaierai bien d'en tirer un pour mieux me rendre compte de la difficulté. Je vais en trouver un et le paie 100 ariary (0.041euro) pour pouvoir le conduire jusqu'à mon hôtel. Il s'installe derrière moi, les mains croisées derrière la tête, jambes tendues et c'est parti ! L'engin est très bien équilibré et assez facile à tirer. Bon, je n'ai fait que 500m sur du plat et mon 'client' doit peser 60kg tout mouillé, je n'ai donc qu'une idée très relative de l'effort à fournir. La nuit est bien avancée, je passe plutôt inaperçu avec mon pousse. J'use de la clochette pour dégager la voie, quelque peu défoncée, pour arriver en face de ma chambre. Un peu étonné, le propriétaire récupère son bien et retourne à son emplacement.
01/09/07
Pour découvrir la région et ses environs, je pars à cheval, avec un couple de français rencontré la veille, à la rencontre du lac Andraikiba. Mada est un pays plein de croyances, de mystères et de tabou que l'on nome ici 'fady'. Ces vieilles superstitions façonnent et dirigent la vies des habitants, c'est une des choses avec laquelle on ne plaisante pas ici. Dans le cas de notre lac, ancien port de plaisance durant la colonialisation, on raconte qu'il est hanté par le fantôme d'une jeune fille enceinte qui se serait noyée en rivalisant avec une autre nageuse pour epouser un prince de Merina (de la région du centre; Tana). Chaque matin à l'aube, on pourrait l'apercevoir sur un rocher au bord du lac. Les salutations avec notre princesse assassinéé étant faites, je retourne avec mon groupe, tant bien que mal, en tape cul vers notre point de départ. Le paysage est agricole, les champs arides et nus sont habités par des tornades plus ou moins imposantes. Heureusement, elles sont éloignées et n’effayent pas les chevaux. Vers le marché aux zébus, on apperçoit au passage d’une rivière, les femmes du village lavant leurs linges. Tout le monde nous salue aimablement. Sur la place du marché, cochons et zébus se mélangent. Le zébu fait office de monnaie d’échange ou de dotte lors des mariages. J’aurai pu, par exemple, en fonction de mon pouvoir de négociation, acheter mon billet d’avion pour mada contre un zébu voir un et demi. Les tourniquets animent aussi les marchés, les prix variant de la grande bouteille de coca au cochon de lait. Après cette matinée bien secouée. Je dédie le reste de ma journée à une tradition endémique chargée de fady ; l’exumation ou le retournement des morts. A Madagascar, les morts ne sont pas morts. Les vrais vivants, eux, vouent un véritable culte à ce monde parallèle des ‘razonas’ qu’ils ne laissent entrevoir par bribes aux vazas de passage. Dans leur tombeau, les défunts régissent en profondeur la culture malgache. Une vision plutôt particulière pour nous occidentaux ou ici, ceux qui sont partis, n’ont pris qu’une certaine avance dansle temps et la sagesse. Cet hommage est ainsi une manière de rendre grâce à la vie dans sa forme la plus aboutie (selon le lonely planet…). La date du retournement, elle, est déterminée par une sorte d’astrologue ; ‘ombiasy’, qu’il interprête dans des graines. Autour de cette cérémonie, les fady, sont généralement locaux. D’une région à l’autres, les interdictions changent. Un exemple de fady, qui n’a rien avoir avec l’exumation, ou on ne peut pas porter de rouge en traversant tel rivière en pirogue ou siffler sur tel plage et malheur à celui qui transgresse la règle. La cérémonie, quant à elle, n’est pas lieu pour exprimer son deuil mais pour rappeller au defunt qu’il est toujours présent dans les mémoires dans une ambiance de fête. La coutume veut que l’invité offre une boureille de rhum à la famille. Arrivé sur les lieux avec ma bouteille, le defunt exumé est enroulé dans son linceul d’origine. Le long boudin, réduit à une largeur d’une trentaine de cm est vénéré et porté de main en main au dessus des têtes. Les tensions montent... Tout le monde veut lui rendre un hommage et le porter un instant. Juste avant ca, sur le sol, on lui presente des offrandes, on lui laisse un peu de riz ou on lui fait boire un coup de coca ou de rhum ou... de rhum coca.. Pendant de temps, la fanfare rentre en transe. Tout le monde se tortille dune facon demoniaque. Le rhum coule a flot. la police, armee, est presente pour eviter les debordement trop frequent et n hesitera pas a embarquer fermenent une personne ayant donne un coup de coude intentionnel en dansant. Apres quoi, dans une odeur de formol, on habille la depouille dans un nouveau linceul blanc puis dans un 'Tsy' orange, sorte de fin tapis de sisal avant l adieu temporel. Pendant que j immortalise le
lundi 17 septembre 2007
j'arriiive Mada
Fin du Malawi
Keith et Agathe, le couple franco-américain, rencontré la veille quitte l’hotel. Nous serons ammenés à nous revoir dans quelques jours dans la capitale. Apres une matinée de récupération, Daniel, le garçon de l’hotel, et moi, partons l’après midi sur le lac en kayak pour une partie de pêche. Les rayons du soleil donne une couleur turquoise au lac et nous laissent apercevoir les poissons que nous essayons de pêcher. Equipé d’un fil de nylon, d’une série d’hameçons, d’un plomb et de quelques vers, nous retirons une vingtaine de petits poissons colorés. Les plus gros d’entre eux seront destinés, n’ont pas à nos estomacs mais, à celui d’un aigle pêcheur nichant à quelques coups de pagaie d’ici. Ils sont nombreux dans la région et sont devenus une attraction pour amuser le touriste. Daniel siffle un grand coup pour appeller l’aigle qui arrive illico et se perche sur la cîme d’un arbre dénudé au bord du plan d’eau. Tout est en place pour contenter le client. Daniel jète le poisson mort aussi haut que possible pour bien le faire voir par notre rapace et après quelques essais, l’aigle parresseux ou peut être déjà gavé par d’autres touristes se décide à prendre son envol. En trois secondes, l’affaire est conclue, l’aigle noir du lac, ne demande pas son reste et part becter son amuse gueule tranquillement dans son coin. Voilaaaa… ca, c’est fait !! un peu de snorkeling pour finir la journée en beauté avant de rentrer au bercaille ! Je profite de l’arrivée du crépuscule pour retourner au village. On est dimanche, c’est la jour de la célébration des hommes. Bonjour les hommes.. !! Il est 17h et tout le monde est déjà bourré, les femmes du village ont disparu… Quelques cadavres gisent sur le sol, les autres se terminent au rhum artisanal. Ceux qui peuvent encore marcher viennent me trouver d’une façon assez agressive, l’ambiance est tendue. Ils insistent malgré tout pour partager une tasse de leur tord boyau dans un enclos en paille réservé aux hommes, hum… Ca pue la testostérone ici, continuez sans moi, je sens que ca va dégénerer. Il commence déjà à toucher mon appareil… photo, ben oui photo, hein ! Je remballe mon matos un peu déçu, pas de chanson, ni de dance, ni de peuple soudé, juste des ivrognes. Me reste Daniel, seul gars sobre dans le coin avec de la conversation , ca m’ira pour ce soir…
Une dernière danse
Il ne me reste plus que trois jours au Malawi et j ‘aimerai atteindre le bout du lac avant de repartir ; l’endroit s’appelle Cape Mac Clear. Sorti de mon hotel, je suis pris en stop par la première voiture qui passe. Il est 8h00 du mat’ et big mama assise à mes côtés à une choppe à la main. On est samedi, apparement on profite beaucoup du weekend dans le coin. Bref, le chauffeur est clean et me conduit jusqu’à la gare des bus de Salima, ce qui m’évite une heure de boîte à sardine, bonheur. Malheureusement, elle ne m’évitera pas l’heure d’attente à Salima, temps pour remplir le bus. Je retrouve les ambiances bousculées où les fortes odeurs de friture, de poissons avariés, de poubelles et de transpiration se mélangent dans la chaleur matinale. Je mange sur le pouce dans la gare des bus. Des pattes de poulets, griffes incluses, sont proposées. Je me contenterai d’ailes cette fois-ci. Les gamins vendent de l’eau bouillie dans de petits sachets transparents accrochés au bout d’un bâton pour atteindre les fenêtres des bus les plus hauts. Les maïs quant à eux, sont grillés et piqués sur un long trident. Les gens passent la moitié de leur corps à travers la fenêtre pour attrapper la nourriture des paniers tandis que les vendeurs les tiennent à bout de bras au dessus de leur tête. Le bus est comble, en route jusqu’à la jonction. Sur le trajet, c’est encore et toujours la pauvreté qui frappe. Certain paraissent perdus, déboussolés, noyés dans l’alcool à la recherche d’une piecette ou de nourriture dans les détritus. Les haillons n’ont plus d’autre couleur que celle de la crasse. Le peuple qui se trouve dans le bus préfère d’ailleurs l’ignorer. Tous font comme il peuvent pour vivre ou survivre avec le sourire.. Ils ne connaissent rien d’autre, pas de point de comparaison pour se sentir frustrés. A la jonction c’est contre un pick up que j’échange mon bus. C’est installé dans le back, sur d’énormes sacs de choux, les jambes vers l’extérieur dans le vide que nous traçons à travers la piste durant 4h pour parcourir une distance ridicule. Les rencontres sont intéressées, tous ceux qui m’abordent sans exception me demandent mon adresse ou mon numéro de téléphone pour correspondre avec moi en espérant un voyage en Belgique ou de l’argent en retour. A l’arrière du pick up, l’ambiance est familiale. Même les petites frictions, entre personnes de differents points du pays , dont je ne comprend pas le sujet semblent se passer comme s’ils se connaissaient depuis longtemps. Assis sur mes choux, je peux profiter pleinement du paysage. Des milliers de baobabs majestueux me défilent sous les yeux. La plaine arride s’étend à perte de vue. Chaque passage d’un véhicule en sens opposé nous couvre de poussière. Plus de Muzungu ou de black dans le pick up ; un seul peuple uni par la terre sous une même couleur ; l’orange… Les voyages s’acumulent avec la fatigue, mais ne sont pas encore terminé pour aujourd’hui. A Monkey Bay, je dois trouver un moyen de joindre le Cape Mac Clear. Pas de transport public et la dernière navette pour le Cape vient de partir. J’ai eu ma dose, je reste ici, d’autant plus que le prix du taxi est exhorbitant. Le gars qui m’a proposé le taxi me conduit à un hotel près du lac. Ce seront mes derniers 3/4h de marche pour aujourd’hui, pas fâché d’arriver. Dans le village "perdu" juste avant l’hotel tout aussi paumé, on entend chanté au loin. C’est le weekend de la célébration pour les filles et garçons atteignant l’âge de la puberté. Juste le temps de déposer mes affaires dans ma chambre et je file avec le gars qui m’accompagnait vers le village. C’est le jour de la célébration des filles ce samedi et celui des garçons demain. Le village se compose d’une cinquantaine de huttes aux toits de chaûmes. Ils vivent principalement de pêche, d’agriculture. On ne trouve aucune infrastructure dans le village. Cette pauvreté rapproche très fort les gens entre eux. Partout où je me suis arrêté, j’ai toujours ressenti le peuple africain comme très unis, très soudés dans leurs joies comme dans leurs malheurs. Dans ce village mon sentiment perdure. Tous rassemblés pour fêter l’évenement, une seule et même voix (particulièrement féminine) réssort de cette immense chorale accompagant les percussions. Dans l’euphorie du moment, les gens chantent et dansent sans retenue traversant les ruelles du village dans un nuage de poussière uniforme à l’image de ceux qui la soulève. Le flash de mon appareil photo rend fou les enfants qui n’hésitent pas à crier comme pour déclarer une victoire à chaque déclenchement. Le moment est intense et durera jusqu’au bout de la nuit, avec des dances tribales autour du feu. Les images qu’on peut se faire de l’Afrique profonde sont celles de cet évenement intemporel. Pour ma part, il faut que je mange et que je dorme. Je ne regretterai pas toutes ces heures de voyage de nouveau !
souris et vous êtes photographiés
Je m’empresse de quitter ce lieu trop touristique vers Salima pour rejoindre Senga Bay, 100 km avant la fin du lac, soit au ¾ sud de ce dernier. J’emporte mon fardeau sur la piste pour atteindre la route principale afin de trouver un transport. Le soleil cogne déjà à 8h00. J’ai juste le temps d’être en nage qu’un minibus sorti de je ne sais où, s’arrête à mon niveau pour m’embarquer. Soulagé de mes 35kg, je m’installe à bord de cette apparition divine vers Salima. Les gens à bord, partisants de deux paroisses, se sont réunis pour prier et chanter dans la ville de Kande Bay (certainement pour sauver les brebis egarées du Kande beach hotel) avant de retourner vers Lilongwe, la capitale, pour continuer leur mission.. Derrière moi, un prêtre entame la conversation et me demande de quelle église j’appartiens. Un long débat phylosophique commence sur les origines du monde ; si toutes ces belles choses existent et sont mises à disposition de l’Homme, être doté d’une intelligence supérieure, c’est qu’il doit y avoir quelqu'un derrière toute cette histoire. Notre discution, bien que passionante, est interrompue par un permier arrêt. La troupe fait son petit marché, achète poissons et riz. Première mi-temps terminée, le discours reprend. Il voit bien que je ne suis pas convaincu mais ne perd pas courage et defend ses idées. Je l’écoute patiemment avant la deuxième interruption. Ce coup ci, c’est le marché aux chaussures puis ce sera un troisième arrêt pour la viande. Le quatrième arrêt, les gens de la capitale subjugés par un cargot sur le lac, stoppent le bus pour l’admirer. Pour certain, c’est la première fois qu’ils en voient un. Souvent inconnu pour ceux qui vivent dans les terres. Au même endroit, des femmes agitent de grands paniers en osiers au dessus de leur tête. Par de grands mouvements circulaires, elles capturent les mouchettes rassemblées en nuages compactes. On pourraient les attrapper à mains nues tant il y en a. Le fond de leur nasse en est remplies. Je vois le chauffeur y plonger sa main et porte à la bouche ces insectes comme pour tester la qualité d’un produit. Le pasteur m’expliquera que c’est un plat typique de la région. On fait ce qu’on peut avec ce qu’on a dit le proverbe… Lorsqu’elles ont une quantité suffisante de ces mouchettes, ces femmes les cuisent dans de l’eau salée puis compactées en boules, elles sont alors prêtes à déguster. Il ne manquerait plus qu’un bâton pour faire une variante africaine de la pomme d’amour, la pomme d’amouch…Comme je suis drôle…
Il est d’ailleurs bientôt l’heure de dîner. Un peu plus loin, nouvel arrêt pour touver quelque chose de plus comestible. Cette fois ce sont des souris que le pasteur me propose de manger. Imaginez un bâton en bambou dont les extrémités sont mises bout à bout. Coincées entre les deux, les souris allignées sont dans un premier temps évidées et bouillies dans de l’eau salée avant d’être sèchées au desus d’un feu… L’homme d’église partage l’offrande avec moi pendant qu’il machouille la queue de la bête. J’essaye d’éplucher la peau couverte de poils de la patte qu’il m’a donnée et m’arrête tout de suite. NON ! s’écrie t’il, tu dois manger le tout, os et pattes confondues.. Bon appétit ! Ouvert aux nouvelles expériences, j’enfourne la totalité de la patte et à ma grande suprise, c’est delicieux… !! La chaire est délicate et succullante, légèrement salée.. Mais les poils du rongeur résistent, j’ai l’impression de mâcher un chewing gum. Tout le monde rit de voir un blanc manger la même chose qu’eux, ou c’est peut être ma tête… Discrètement, je recrache la boule de poils par la fenêtre. J’ai eu de la chance m’annoce le pasteur, les souris des champs sont bien meilleures que celles des villes. Il gardera le reste des souris pour les préparer avec une sauce tomatée, tout un programme… Toute cette petite famille ayant terminée leurs courses, nous pouvons continuer d’une traite jusqu’à ma destination où chacun d’entre eux me saluera avec fraternité ; que dieu me protège ! Un vélo taxi me depose me dépose au dépôt de bus pour atteindre Senga Bay. Encore un peu d’auto-stop pour atteindre l’hotel et ooouuuuffff !!! Content d’être arrivé. Il est 16h00, Je n’ai que peu de temps pour profiter du lac. Sur la plage, les vendeurs d’objets artisanaux m’accostent. Je négocie "un bon prix" pour ce que je leur achète, mais ils n’ont pas la monnaie pour me rendre. Que faire… ? La solution est vite trouvée, le gars me propose de me rouler un joint dans du papier journal. C’est bon mon vieux, garde la monaie, pas de souccis ! L’hotel est tres accueillant et possède une multitude d’arbres, dont l’arbre du fameux jeu de bao. Les graines sont souvent gigantesques et des formes les plus variées. L’arbre "boa" est une sorte de gros buisson tout sec rempli d’épines jusqu’aux cosses contenant les graines. Il faut mériter ces graines aux prix de nombreuses griffes si on veut en récolter. La télé est allumée à l’hotel et je retrouve des nouvelles du continent via
TV5. Apparement, je suis parti au bon moment. Innondation historique en Angleterre, innondation en Espagne. Des récoltes de raisin sont détruites en France, sans parler de chez nous où il flotte sans arrêt. Le soir, les jambés résonnent sur la plage. Trois norvégiens et moi même sommes invités à passer un moment avec les locaux autour d’un feu. Les histoires pour touristes fusent. Personne n’y croit tellement elles sont invraissemblables, mais on est tous pliés en 4, tellement le conteur est brillant.
le goût amer du Kande Beach village
Maintenant que tout est en ordre, je peux entamer mon nouveau parcours vers Kande Beach. J’arrive à nouveau le soir. Je passe ma vie dans ces dalla dalla, un peu pénible, mais bon.. Il m’arrête au bord d’une piste où j’abouti au "Kande Beach village", le rdv des backpackers.. Des gamins m’escortent le long des trois km en esperant un pourboire. Ce camp marque la frontière entre deux realités. "Loin" de la pauvreté omniprésente, les muzungus boivent et fument sans limite jusqu’au bout de la nuit dans cet enclos. Je ne trouve pas ma place dans cette ambiance et préfère me retirer sur la plage du lac afin de profiter des locaux chantant et jouant des percussions autour d’un feu de camp. Même s’ils boivent et fument autant que les blancs, l’ambiance est fraternelle et spontanée… Le lendemain matin, je m’informe auprès du centre pour une nouvelle plongée. Une palanquée est sur le point de partir. J’accompagnerai un couple de japonais qui passent leur brevet durant leur semaine de vacances. Deux exilés d’Orient ne supportant plus la pression sociale de leur pays travaillent et vivent au Malawi. Ils n’ont plus de Japonais que l’apparence… Sous l’eau, John, Mon binôme malawien, grelote après 30 minutes, l’eau est à 27°C…, mais ça m’aura tout de même laissé le temps de recolter deux espèces d’éponges endémiques à envoyer en Belgique, mission accomplie ! De retour au centre de plongée, John, efficace et intelligent, se coupe en 4 pour me trouver de quoi expédier mon colis ; pots hermetiques, silicone, papier colant. Je n’ai plus qu’à trouver une poste. Il me reste tout l’après midi pour explorer les environs en espérant trouver du réseau pour envoyer quelques nouvelles. Je longe la plage, les gens viennent à ma rencontre, fiers de me montrer ce qui les occupent. La plupart lavent leurs linges, de grandes bandes de sable sont occupées par les vêtements séchant au soleil. D’autres se lavent tout simplement, sans pudeur, tout se fait de façon très naturelle. Certains s’acharnent à réparer leur filet dechiré ou leur barque encore à moitie innondée. Les gens sont simples tout comme la vie qu’ils mènent. Je ne peux que me sentir bien parmi eux. Une heure de marche au bord de l’eau, je décide de prendre un chemin dans les terres en direction de la route principale. Peut être aurais-je plus de chance pour capter un réseau téléphonique… Je retourne donc par la brousse vers l’hotel et 200 ans en arrière. Le premier petit village est composé d’une dizaine de huttes, les gens vivent à même le sol, habillés de haillons et me font la fête à mon arrivée. Leur quotidien s’apparente plus à de la survie qu’autre chose. A travers l’un de ces hâmeau, des enfants courent sur 300m à ma rencontre. Est-ce la première fois qu’ils voient un blanc en chaire et en os ? Ils m’en donnent l’impression…Ils se disputent pour s’accrocher à un des mes doigts déjà tous pris par leur menottes. L’un d’entre eux s’abaisse pour me nettoyer les chevilles couvertent de sable et c’est toute la bande qui le copie dans la seconde d’après pour jusqu’à me faire perdre l’équilibre. Ils me parlent et me réclament quelques choses, je ne comprend évidement pas quoi exactement. Ils me font les poches pour y trouver un reste de rouleau adhésif. A quoi ce curieux objet peut-il bien servir, s’interroge t’il ? Démonstration, je cole sur le torse du plus curieux quelques centimètres du papier brun, et c’est l’euphorie, ca tient tout seul. !! Tout le monde veut se faire skotcher la poitrine. Si j’en avais eu assez pour momifier tout le monde, je crois qu’ils auraient été d’accord. Ils font de grands signes et crient pour le dire au revoir. De nouveau, ce sont eux qui me font un cadeau. Retour à notre époque au bout du chemin sur la chaleur du bitûme. La ligne éléctrique longeant la route me ramène vers mon point de départ. A un km de l’hotel le réseau se réveille, je ne regrettrai pas d’avoir fait ce grand tour. Sur la plage, près du mini village pour blanc, les pêcheurs sont revenus de leur travail. Des centaines d’indigènes marchandent le poisson, l’achètent pour le revendre ailleurs. Certains font un jour de trajet en minibus pour repartir avec leur butin pour une marge qui leur permettra juste de quoi survivre. Les poissons sont fumés sur place pour faciliter leur concervation lors du transport. Après cette longue marche, je me rafraîchi dans le lac et revoit un des gars qui jouait du jambé la veille au soir et me propose un bao. La nuit tombée, le village se déserte, le calme règne et je retrouve le couple de japonais pour quelques parties de billard et autres conversations ; des volontaires bien intéressants…