samedi 28 juillet 2007

Suite et fin du Mont Meru...




5h15 du matin, on frappe a la porte. Je tente de sortir de mon sac de couchage, engonce dans mes deux polaires. C est le cuisto, il me souris betement et me repete tea, tea??? Ma parole, il est malade ce gars, tu crois quoi? Qu a 5h du mat, j ai une soudaine en vie de the. Je lui claque casi la porte au nez et retourne trouver la chaleur de mon sac de couchage. Le nuit etait humide et glaciale. Je reprend deux cachets pour tenir le coup et bois un maximum d eau, 1000m d ascension nous attendent. Le jour est a peine leve, il a plut toute la nuit. Le broullard empeche de distinguer quoi que ce soit a plus de dix metres. La ennieme secousse cysmique donnera le coup d envoie de cette nouvelle journee. En marchamt, je souffle longement pour m oxygener.

La journee me parrait longue, si je m arrete maintenant, je ne redemarre plus, tenir... Je n ai presque pas mange et je le sens. La pente est tres abrupte, le sol glisse sous nos pas. J ai l impression de monter un escalier qui n en fini pas. Apres deux heures, je dois m arreter, mon ventre.. Le ranger me fait comprendre que si je m arrete parce que j ai mal, il nous faudra faire demi tour. I l reste 4 heures de route, je ne veux abandonner. Concentre sur ma respiration, j avance a l economie pendant ces 4 heures interminables. 3500 metres, deuxieme camp, la tete est lourde, l appetit n est toujours pas au rendez vous. Le cuisto sort d une des porte du campement tel zebulon de sa boite. Cup of tea? .... Je sais qu il fait ca pour rendre les clients heureux, mais y me saoule, laaaache moi... Le froid augmente avec l altitude et je suis trempe par l effort. Changer vite de vetements. Ceux d hier sont toujours aussi mouilles que la veille. Il me reste deux jours de trek et un seul t shirt sec. Je m essuie et m enfonce dans mon sac de couchage des qu on me montre mon emplacement pour dormir. 30 min plus tard, je dois encore remballer le cuisto qui ne comprend visiblement pas l etat de mes intestins. C est le guide qui le suivra. je lui explique la meme chose que la veille et lui demande d appaiser le cuisto qui croit certainement que je n aime pas ses petits plats. Il faut neanmoins manger si je veux finir la montee. Un peu de soupe et de fruit seront mon seul repas avant de me mettre en position pour la nuit. On est toujours dans le nuage, rien ne seche. Il faut ce lever a 1h du mat pour arriver au sommet du Mont Meru au lever du soleil. De nouveau 6h de marche et 1100m de denivele. Le traditionnelle echange avec le cuisto; cup of tea? degage.. vers 00h15 avant un petit dejeuner frugal. Le guide et le ranger arriveront avec une heure de retard, jespere qu on arrivera au sommet a temps pour une bonne lumiere. Un quart d heure de retard et la photo est ratee.. nous verrons. C est donc a la lumiere de la lampe frontale que l on progresse sous une nuit etoilee. Les nuages et l humidite ont disparu avec mon mal de ventre. Je me sens faible mais je me vois deja au sommet.
Comme d hab', le ranger ouvre la marche. La pente est encore plus raide que la veille. Le vent glace claque sur les habits trempes que j ai du remettre pour retrouver une polaire et un t shirt secs en fin de journee. On progresse sur des rochers abruptes. Le bruit des cailloux tombant dans le vide nous laisse deviner la profondeur du ravin obscur. Pas de droit a l erreur, ca pourrait nous etre fatal!! j utilise mes mains pour avancer en securite. Je respire mal, la tete me tourne et c est la catastrophe...!!! La bouteille que je serrais en main devale le ravin; plus d eau jusque fin de journee.. Pas evident en altitude de garder l esprit clair sans pouvoir boire. A la vue de cet 'incident', le ranger baragouine quelques mots en swahili et se remet en route.. mieux vaut la bouteille que moi... Le sol devient poussiere et la progression se fait souffrance. Les pas sont de plus en plus courts et le vent de plus en plus fort. Je protege mon oreille du vent en collant ma main sur la capuche de mon K-Way, mais ca ne suffit pas.. Personne n a parle depuis la perte de ma bouteille d eau, c est da illeurs le seul moment ou l un de nous trois a emis un son. Tout le monde est bien trop occupe a regarder ses pieds dans la lumiere de sa lampe frontale pour eviter un autre derapage. Avec l altitude, le givre puis la glace apparaissent. C est encore plus froid evidement, mais ca nous laisse l occasion de marcher sur un sol plus meuble. 4h de route, les deux tiers du chemin sont accomplis. Le sol dans lequel on s enfoncait fait place aux rochers et a l escalade. La recompense est devant nous, difficile de croire q u il nous faut encore deux heures pour atteindre notre objectif, il parrait si pret.. et si haut... A sa vue, ma motivation et mes forces reviennent. En face, on devine deja les premieres lueurs du soleil derriere le Kilimanjaro que l on pourra encore mieux admirer au sommet du Meru. Il ne nous reste que peu de temps et je n ai pas envie rater LA photo du lever du soleil. Je presse le pas ou plutot l escalade au ranger. C est la derniere ligne droite... verticale.., je donne ce qu il me reste d energie et malgre tout, on arrive juste au momemt ou un bout du soleil se montre. Les constrastes sont trop forts, je n aurai pas la photo que j attendais. Nous sommes les premiers des 4 groupes qui faisaient l ascension et les deux compagnons me felicitent d etre arrive au bout, mais ma deception est plus grande que la joie d etre arrive au sommet.
Au dessus du manteau cotoneu, devant nous, emerge le sommet du kili, c est magnifique! Sur le toit du Meru, tout est calme, pas un souffle. Le soleil apparait completement et nous rechauffe. je ne veux plus bouger. A nos pieds, sur l autre versant du Meru, 1500m de tombant, un vide qui donne le tourni. Au pied de ce mur, juste pose sur la couverture nuageuse, le cratere du Meru, ancien volcan eteind de 25km de diametre.. J oublie vite ma photo manquee..
Arrive progressivement les autres groupes, je me rend enfin compte de l effort fourni et partage ma joie avec les autres equipes. Il n y a bientot plus assez de place sur le toit du Meru, il est temps de rebrousser chemin. Je pensais la montee difficile, la descente n en sera pas moins epprouvante. Mes jambes sont vides malgre les sucreries que j engouffre.
Le ranger a peut etre un train a prendre, apres 5 minutes son avance est telle qu il disparait de notre horizon, sympa!! Je n en peu plus, je descend a mon rythme en faisant des poses regulieres. Deux heures de plus pour descendre jusqu au camp 2 et retrouver 'cup of tea' qui se presente des mon arrivee avec un verre de jus d ananas. Trop content de le voir pour une fois...
Breafing pour le reste de la journee; 1h de repos, manger puis 2h30 de marche pour atteindre le camp 1 et y passer la nuit. Ni une ni deux, je me couche avec mes derniers habits secs dans mon sac et qui frappe a la porte apres 20min....? ben oui, encore lui, y cherche les ennuis. Non j ai pas faim maintenant, ciaooo... claacc!! Meme cirque, c est le guide et le ranger qui se pointent et je leur explique pour la sixieme fois , que lorsqu on a des problemes intestinaux, on a pas envie de se forcer a manger des frites, du poulet, du riz et des bananes a 10h30 du matin. Je leur supplie de lui expliquer que je ne remet pas en cause la qualite de sa cuisine, je suis juste malade, manger me donne des crampes au ventre et la nausee. bon..
Par la suite, j apprend de la bouche d un mzungu americain qui a vecu en tanzanie, qu on ne dit pas ce qu on pense directement a la personne avec qui on parle.. on le dit par personne interposee, facile pour communiquer. je suis sur que le cuisto faisait pour un mieux, mais quel gaspillage; plus je lui disait, non assez, veut plus manger, plus il revennait avec des plats differents. Je me retrouvais avec de la nourriture pour au moins 4 personnes, alors que je specifiais 'repas leger'. Ca tournait au ridicule... Le cuisto, 'cup of tea', le prenait personnellement et ca creaient des tensions aux seins de leur equipe.. mort de rire!!
Le ranger ,observant mon etat de sante, me proposa de partir apres avoir mange un bout vers la camp 1 et de la, me ramener a la base en 4X4. Deux heures et demi plus tard a marcher comme un ptit vieux, je passe le meilleur moment des 3 jours en regardant le paysage defiler, installe debout dans le bac du ranch rover avec toute l equipe de porteurs et notre ranger. Plus bouger, juste se tenir a la barre pour pas passer pas dessus bord et regarder la nature et quelle nature!! C est a nouveau un defile d animaux en pleine jungle, on traverse des rivieres, on passe a travers des troncs d arbres gigantesques, le pied!
La journee se ponctuera par une mauvaise organisation. Le guide oublie de prevenir l agence qu on revenait un jour plus tot, donc personne pour nous prendre au point de depart. 2h d attente pour avoir un taxi, j ai les tripppes en compote et je reve de m allonger. j espere trouver une chambre a mon retour a Moshi, je n ai aucun numero de tel avec moi... Le soir est bien entame quand on arrive devant la porte close de l agence qui organisait l ascension et donc impossible de recuperer mes affaires laissees trois jours auparavent. Un des porteurs prend l initiative de me trouver une chambre non loin de la. je lui donne 6 euros de pourboire (le double de ce qui est prevu theoriquement) pour le trek et sa demarche efficace et promet un pourboire au guide s il me retrouve mon sac.
Le lendemain, le guide est sur le pas de porte de l hotel, fier d avoir retrouve mon sac. Il recevra autant que le porteur pour marquer mon mecontentement face a son manque d organisation et d information en tant que guide.. Je lui explique en face, mais ca ne se fait pas. Je devrai finalement expliquer par ecrit devant la direction les raisons pour lesquelles j ai donne le meme pourboire au guide et au porteur. Theoriquement le guide doit recevoir bcp plus que le porteur.. Signer, dater, allez salut!!

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Ben voilà, t'y es enfin arriver...
Au début de ton récit, carte à l'appui je te trace, ^Zanzibar m'a l'air pas mal, mais l'île Pemba, m'a fait carrément rêvé !
Ensuite, le mont Meru, où franchement au fur et à mesure de la lecture, je ne te voyais pas y arriver, en entier !.. Mal de dos, intestin "en compote", c'était le cas de le dire, apparemment :-))). Mais vu ta volonté d'arriver en haut pour LA PHOTO, j'ai découvert que rien n'était comparable à un lever de soleil..
Bon c'est vrai que pour visiter un parc dit naturel, on espère souvent avoir des vues que seul national geographic nous montre dans ses bouquins, et là évidemment c'est un peu la déception, on n'arrive jamais au bon endroit au bon moment (pas comme eux !)..
C'est comme pour les prés salés en Normandie (comme quoi, faut pas aller loin !), on espérait voir des envols formidables d'oiseaux, on a vu que deux ou trois mouettes !!!
Bon maintenant ceci dit, les flamands roses, les éléphants,les hipos et autres, le rêve de les photographier. A part la migration des gnous, je crois que tes yeux en ont vus de toute les couleurs, de formes et de beauté.
Et là, à ma grande surprise, tu redescend !, bon il va falloir m'expliquer tout çà.. Suppose que tout çà, bien préparé.. te connaissant,... sûrement :-)))
En tout cas, grâce à toi, j'ai déjà appris deux mots que j'arrive à retenir : muzungu et dalla dalla...
M'amuse à appeler Pat; muzungu.. toujours un sourire au lèvres..

Attends la suite avec impatience..

Enormes pensées qui t'accompagnent..
Bisous - Zaza

David666 a dit…

Comprends pas... pourtant le thé c'est super bon quand on a mal au ventre!

Sinon, pour la prochaine fois, faudra inventer les vêtements auto-séchants en fibres hydrophobes.

Anonyme a dit…

Merci pour cette information interessante